Décrit comme l’un des films d’horreur les plus effrayants et dérangeants de l’année et comparé au mythique The Blair Witch Project sur une poignée de sites spécialisés, le found footage The Outwaters s’est bâti une solide réputation sur les réseaux sociaux, et les fans du sous-genre l’attendent un peu comme le nouveau messie qui pourrait révolutionner la formule fatiguée.
Quatre amis se rendent dans le désert de Mojave en Californie pour tourner un vidéoclip. Lors de leur court séjour en camping, ces derniers sont témoins d'événements étranges dans la nature et les éléments qui les entourent.
Dans la tradition des classiques found footage, The Outwaters nous présente à tour de rôle les trois cartes mémoire de l’équipe de tournage retrouvées au beau milieu du désert après un étrange appel reçu au 911. Les spectateurs.trices à la recherche de sensations fortes devront toutefois s’armer de patience alors que la production, réalisée, écrite, montée et produite par Robbie Banfitch, qui tient également la vedette, prend énormément de temps avant de démarrer.
La technique caméra à l’épaule (à l’endroit, comme à l’envers) et sans véritable scénario devient ici un prétexte pour nous offrir un essai résolument abstrait. La première moitié nous entraîne dans une sorte de road trip davantage guidé par l’univers musical de la chanteuse-compositrice du groupe que par la présentation des personnages. Le travail audio est toutefois remarquable, particulièrement lorsque The Outwaters prend son tournant plus brutal alors que des bruits assourdissants se font entendre la nuit. L’audio nous bombarde alors d’effets sonores démesurés, qui cherchent à déstabiliser et déranger, pour accompagner le montage erratique. L’ennui, c’est que l’expérience surréaliste, où les scènes de nuit se retrouvent éclairées par l’unique et le mince faisceau lumineux d’une lampe de poche, devient confuse, répétitive et finalement plutôt déplaisante.
On salue néanmoins l’audace de The Outwaters d’avoir voulu proposer un angle liminal différent dans le domaine du found footage, qui résonne avec la démarche du récent Skinamarink au niveau du film de maison hantée. Le film divisera son public pour à peu près les mêmes raisons.
Une partie du buzz généré par la production provient de son dernier acte excessivement sanglant. L’issue du film propose bien une poignée de scènes viscérales et repoussantes, mais l’attente pour y parvenir est trop longue, et malgré les minces pistes d’explications offertes, le résultat reste complètement hermétique. Plusieurs voudront ainsi chercher des réponses sur le Web à la tombée du générique, mais l’expérience est orchestrée pour demeurer obscure. Autrement, The Outwaters peut se vanter d’être une bête viscérale et extrême, qui n’obéit à aucune règle.
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