On ne peut pas toujours s’y fier, mais il arrive que la date incongrue d’une sortie en dise beaucoup sur sa valeur. Un film de requin en janvier, ça peut sembler curieux, mais on s’y risque toujours. Écrit et réalisé par Le-Van Kiet (Furie), The Requin paraissait sur demande cette semaine.
Voulant se remettre d’une fausse couche, une femme décide de partir en vacances avec son mari et de louer une villa sur pilotis surplombant l’océan. Voilà qu’une terrible tempête survient, emportant avec elle une partie de la demeure au large. Flottant sur les vestiges de la maison, le couple essaiera de s’en sortir.
La bande-annonce proposait quelques images pouvant attiser les amateurs de nageoires pectorales. Par ailleurs, le titre désignant directement un poisson cartilagineux et l’affiche nous montrant la terrible mâchoire du prédateur nous promettait un série B où un requin allait s’en prendre à la belle Alicia Silverstone. Tout ceci n’est qu’une supercherie, puisque la première attaque de requin survient après environ une heure de dérive, où nos héros font davantage preuve d’imbécilité pour s’en sortir que ne le feraient les frères Marx. Si le scénario est dépourvu de la moindre cohérence, cette prémisse du deuil comme paravent épisodique pour mener les héros au mauvais endroit au mauvais moment peine à convaincre. Les dialogues accessoires lancés de manière hystérique par Silverstone semblent rebondir sur la passivité du mari blessé et le couple en vient à paraître peu crédible à l’écran.
La réalisation de Kiet est véritablement prise en otage par les effets numériques omniprésents, qui sont complètement ratés, autant dans le segment de la catastrophe naturelle, que lors des ridicules attaques des requins. Les arrières-plans flous, le brouillard abondant et certaines prises de vue négligées, révélant presque le manque de profondeur réelle du bassin où le film a été tourné, empêchent le moindre investissement de la part du spectateur. On a presque l’impression de voir les contours de la piscine où se joue la dérive, et la représentation visuelle des requins n’a rien à envier à Sharknado.
Malheureusement, la direction d’acteurs dans les passages dramatiques et sans trucages est toute aussi brouillonne. Si l’acteur canadien James Tupper (Big Little Lies) s’en tire de façon louable pour un rôle sans consistance, Alicia Silverstone en fait des tonnes et présente un jeu si maniéré qu’elle en devient agaçante.
En conclusion, nous sommes confrontés à un long-métrage qui ne saura satisfaire ni les amateurs de drames, ni les fans de films de requins et encore moins les spectateurs friands de films catastrophe.
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