Bien que le réalisateur Stuart Gordon nous ait quittés il y a près d’un an, il est toujours dans l’inconscient des amateurs de l’auteur H.P. Lovecraft. Après Sacrifice et la refonte de Castle Freak, c’est au tour de The Resonator: Miskatonic U de puiser abondamment dans les classiques de Gordon/Lovecraft. En particulier Re-Animator (1985) et From Beyond (1986), qui furent par ailleurs mis en musique jadis par Richard Band et produits par son frère Charles Band (Trancers, la franchise Puppet Master), qui reprennent ici leurs rôles respectifs, pour cette production Full Moon Features (eh oui, ceux qui nous avaient donné Corona Zombies en avril 2020!). Une affaire de famille, comme on retrouve également au générique le monteur Alex Nicolaou (fils de Ted, le réalisateur de Subspecies) et le réalisateur William Butler (Demonic Toys 2, Gingerdead Man 3), un régulier de la boîte. Jusqu’ici tout va bien.
Séparé en deux parties (de 40 et 30 minutes, respectivement), TR:MU se veut en quelque sorte une resucée épisodique de From Beyond, alors qu’on reprend ici essentiellement la même trame. Après un accident de laboratoire laissant un collègue décapité, l’apprenti scientifique Crawford Tillinghast (interprété par Dane Oliver, dans le rôle que tenait Jeffrey Comb dans le film de 1986) continue néanmoins à fignoler son resonator: cette fameuse machine permet de voir et d’interagir avec des entités interdimensionnelles. Évidemment, ce sont de gluants mutants, souvent tentaculaires et sexués, offerts dans des tons rosés, dont la vision suscite inexplicablement de l’excitation (oui, vous aurez droit à quelques expositions de nichons). Ça implique aussi plein de bibites, soit semi-aquatiques ou encore rappelant celles de The Mist, mais en pas mal moins épeurant. Si les limitations du budget sont évidentes, on se réjouit que les effets spéciaux soient principalement physiques et optiques (or, ne vous attendez pas à trop de gore).
Là où ça se gâte, c’est essentiellement du côté interprétation et scénario. Alors que la plupart de leurs dialogues sont bourrés de clichés, la distribution s’avère beaucoup plus sexy que convaincante, n’hésitant pas trop à montrer un peu de peau. Composée de jeunes premiers bien musclés et de starlettes bien trop coiffées/maquillées, la bande a plus l’air de potes en route vers le spring break que le campus d’une université. Un trio d’acteurs cultes y est également gaspillé, alors que Michael Paré (The Philadelphia Experiment), Jeffrey Byron (The Dungeonmaster) et Amanda Wyss (A Nightmare on Elm Street) offrent des performances pas très inspirées dans leurs rôles de professeurs louches aussitôt oubliés.
L’aspect pseudo-scientifique rappelle des comédies classiques comme Real Genius, Weird Science ou même Ghostbusters, mais avec beaucoup moins de fun. Le tout culmine avec une finale confuse et bien peu satisfaisante, ouvrant la porte pour une éventuelle suite, qui pourrait mettre en vedette ce bon vieux réanimateur Herbert West (joué pendant une seconde par Josh Cole). Dommage qu’au final la sauce ne prenne pas vraiment, comme le tout semblait joyeusement assumé (voir la bande-annonce) et que certains effets de cette production faite vite-vite (tournée en janvier) sont tout de même assez sympathiques. M’enfin.
P.S. Vous pouvez visionner les deux épisodes sur la plateforme de Full Moon, et dès lundi sur Amazon Prime.
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