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The Strays. Jorden Myrie as Carl, Bukky Bakray as Dione in The Strays. Cr. Chris Harris/Netflix © 2023

[Critique] The Strays: pourtant pavé de bonnes intentions

On sent bien les inspirations derrière The Strays (Dans leur ombre), le dernier film de Nathaniel Martello-White produit et maintenant disponible sur Netflix. Tout au long du visionnement, on retrouve dans la réalisation l’énergie d’un Get Out, parfois l’angoisse d’un Parasite, même la violence d’un Funny Games. Vraiment, l’idée derrière le projet est excellente, et l’équipe semble tout de même compétente. Malgré tout, de nombreuses maladresses, principalement au niveau du scénario, rendront le tout fade, plat et essentiellement raté.

Dans cette structure en quatre chapitres, lesquels sont associés directement à différents personnages centraux de l'intrigue, on rencontrera d’abord Neve (Ashley Madekwe), jeune mère de famille afro-américaine qui s’apprête à fuir sa vie, pour des raisons qu’on ignore pour l’instant. Sur un coup de tête, elle se sauve (dans une scène d’introduction très peu convaincante, malheureusement pour l’actrice qui s’en tire tout de même plutôt bien), et on la retrouvera cinq ans plus tard, mariée, habitant avec un nouveau mari et deux enfants dans une énorme maison dont la richesse et l’opulence contrastent énormément avec sa vie passée.
The Strays affiche film

Tout dans l’existence de Neve semble factice. Elle joue tant bien que mal un personnage dans une existence qui n’est pas la sienne, ce qui se manifestera au scénario par quelques séquences horrifiques où son identité et sa culture d’origine tiennent le rôle d’antagoniste. En effet, Neve semble habitée d’une psychose, se refusant à son passé, ici représenté par ses anciens cheveux frisés qu’elle tente tant bien que mal d’aplatir, ou de la présence d’un homme noir (le seul dans cet environnement très (trop) caucasien) qui semble la suivre partout où elle va.

On comprend déjà la direction de l’intrigue, mais si on n’était pas complètement certain que le film se dirige vers une métaphore sur la discrimination raciale et la fuite identitaire, le scénario nous le rappellera sans arrêt jusqu’à la fin du film. Celui-ci prendra pourtant des directions inattendues, changeant de point de vue à la narration, faisant des sauts temporels, et toutes ces tentatives dynamiseront le scénario et lui apporteront plus de profondeur. Cependant, ce ne sera jamais vraiment assez pour rattraper les faiblesses et facilités scénaristiques qui en deviendront presque irritantes.

Vers le tiers du film, alors que celui-ci prend une tournure plus violente et brutale (et qu’on atteint enfin le rythme de croisière vers lequel le réalisateur souhaitait nous emmener), le ton semble plus défini, l’ensemble est plus fluide et on commencera à gagner davantage d’intérêt. Mais le bonheur ne sera que de courte durée, puisque le film se terminera sur une bonne note peut-être, mais trop peu, trop tard.

N’est pas Jordan Peele qui veut, et bien que The Strays s’inspire du cinéma d’horreur engagé qui gagne généralement le cœur de la critique, le film aurait quand même pu bénéficier de plus d’amour.

Note des lecteurs10 Notes
Points forts
Idée somme toute originale
Distribution talentueuse (quelle belle découverte que Bukky Bakray!)
Finale satisfaisante
Points faibles
Scénario faible et manquant de subtilité
N'approfondit jamais réellement ses quelques bonnes idées
2.5
Note Horreur Québec

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