Récemment sorti d’une communauté juive orthodoxe très fermée, un jeune dans le besoin accepte de veiller un défunt, rituel commun pour certains groupes religieux, contre une rémunération. Cette nuit qu’il passera seul avec cette dépouille se transformera en cauchemar lorsque surviendront d’inquiétants événements.
The Vigil, un nouveau film présenté par la bannière Blumhouse, enfin disponible en vidéo sur demande, est le premier long-métrage du cinéaste Keith Thomas, agissant aussi ici également comme scénariste.
Ce canevas, qui propose une exposition de certains angles du folklore juif, bénéficie d’une ouverture très puissante, nous offrant les témoignages touchants d’individus en pleine crise suite à une rupture d’avec une de ces congrégations. Il est fascinant d’en découvrir plus sur la position du Shomer, ce veilleur de dépouille, et son implication dans le rituel funéraire.
La trame instaure automatiquement un climat d’inconfort et d’empathie pour cet homme reprenant malgré lui un rôle qu’il avait déjà tenu. Par ailleurs, le basculement vers la peur et le paranormal s’effectue de manière exemplaire. Le spectateur croit pour un moment avoir affaire à une œuvre exceptionnelle, mais une fois la présence surnaturelle établie dans le récit, ce dernier manque étrangement de carburant. Les effets de terreur qui déferlent deviennent un brin redondants.
Cela dit, la véritable force de The Vigil se situe au niveau de la réalisation. Il sera fascinant de suivre le parcours du cinéaste dans le futur, puisqu’il a su faire fi d’un faible budget pour créer une ambiance hors du commun et nous faire croire que cette maison est vivante. Thomas réussit un tour de magie en sachant prioriser les bons angles de caméra et en illuminant cette maison avec des éclairages blafards très expressifs. Planant comme un vautour autour de son acteur, sa mise en scène est entièrement à son service.
Dans le premier rôle, Dave Davis (Jeepers Creepers 3, The Walking Dead) est d’une grande justesse. Le long-métrage lui doit énormément. Les rares acteurs de soutien se révèlent aussi très intenses.
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