La petite maison pourrie trouvée au fond des bois d’un village d’Europe de l’Est semblait parfaite pour leur émission de décoration, mais cette équipe de télévision américaine se rendra rapidement compte qu’elle aurait dû rester de l’autre côté de l’océan, ou à tout le moins respecter les règles, telles qu’énoncées dans la bande-annonce: ne pas déranger les habitants, ne jamais refuser un verre d’alcool et surtout ne jamais mentionner la sorcière!
Après avoir filmé en cachette une cérémonie funéraire, ils se feront prendre en grippe par les locaux qui les surveilleront dans leurs moindres déplacements, jusqu’à les enfermer dans la maison transformée. Mais on se doute que la vraie menace vient d’ailleurs… En fait, la plupart des ressorts dramatiques se devinent aisément si on est le moindrement cinéphile. On éprouve tout de même un certain plaisir à regarder le piège se resserrer autour de ces bêtes américains qui se trouvent bien loin du Starbucks le plus près.
La distribution ne contient aucun élément se démarquant vraiment, alignant des personnages caricaturaux joués par des acteurs la plupart inconnus : la céramiste naïve qui achète la maison pour avoir une vie plus saine en retrait de la ville (Brigid Brannagh), l’animatrice au mauvais tempérament dont tout le monde se moque secrètement (Carrie Genzel), le perchiste beau gosse et grande-gueule (Chris Lemche), le caméraman traumatisé par un séjour en Afghanistan (David Alplay), la pimbêche blonde engagée par son oncle producteur, fraîchement sortie de l’école de cinéma (Mia Faith) et l’agent immobilier moldavien qui leur sert d’interprète (Dimitri Diatchenko). Les locaux, inquiétants, réussissent par contre à rendre crédible l’ambiance étouffante de ce village enfoncé au creux d’une Vieille Europe figée dans ses traditions.
On se rend vite compte que ce film d’horreur de 2016, aux relents de Blair Witch Project et de Blood Lands, est en fait une comédie déguisée, ce qu’on aurait dû comprendre en lisant la pochette du DVD: les réalisateurs sont Micah Wright et Jay Lander, le premier connu pour sa participation à des jeux vidéos comme Call of Duty et le second pour… la série Bob l’Éponge!
Une trame sonore efficace, bien qu’inhabituelle dans ce genre de film found footage qui n’en contient pas d’ordinaire, accentue les quelques scènes plus stressantes. À dix minutes de la fin, une orgie d’effets spéciaux complètement nuls vient tuer le peu de sérieux de l’affaire et vous fera éclater de rire, si le scénario et le jeu des acteurs n’avaient pas déjà suffit à la tâche. Quand ça décolle, on ne peut s’empêcher de lâcher un gros «Ben non!» en bondissant sur le sofa, sans doute le plus gros choc du film. On se croirait en plein Ma belle-mère est une sorcière, le dernier film de Bette Davis de 1989. C’est peu dire…
Si vous ne pensez pas regarder l’œuvre au complet, visionnez au moins la bande-annonce plus bas, sans doute plus excitante que le film!
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