Les Vang Brothers, qui nous ont offert un certain Bedeviled en 2016, sont de retour six ans après chez Shudder avec le film d’horreur surnaturel They Live in the Grey. Avec leur nouvelle production, les frères américains d’origine laotienne voulaient raconter une hantise américano-asiatique en langue anglaise mettant en vedette des acteurs asiatiques. L’ampleur de la tâche était visiblement trop ambitieuse.
Claire (Michelle Krusiec, The Invitation) travaille pour la protection de la jeunesse et se voit attribuer un cas plutôt complexe. En effet, la femme, qui compose elle-même avec la mort de son enfant, soupçonne que la petite Sophie en question (Madelyn Grace, Don’t Breathe 2) serait victime d’un terrible poltergeist plutôt que de maltraitance.
Une femme en deuil, suicidaire, accro aux médicaments et qui dort dans un placard pour éviter de voir des fantômes déciderait donc du sort d’autres familles en difficultés? C’est certainement l’élément le plus effrayant de They Live in the Grey, excessivement confus et pénible à suivre. Il faut le mentionner, la façon avec laquelle cette travailleuse sociale partage les détails de sa vie personnelle, familiale et amoureuse, avec ses clients est pour ainsi dire paniquante.
Le scénario s’entête à vouloir lier deux histoires de hantises, à travers les regrets de Claire et la situation familiale de la jeune Sophie, mais n’en développe finalement aucune tellement nos fantômes demeurent anonymes. Le montage morcèle les scènes entre le présent et le passé sans grande cohérence, comme si le hasard en avait décidé ainsi, et le brouillard ne fait que s’épaissir au fil de ces interminables 123 minutes.
À la réalisation, on sent une certain effort au niveau des prises des vues de la part de Burlee et Abel Vang, qui s’inspirent visiblement du cinéma de James Wan lors d’une poignée de scènes d’épouvante. C’est malheureusement le manque d’expérience qui ressort le plus de l’ensemble, alors que les scares bons marché tombent pour ainsi dire tous à plat. C’est aussi sur la relation de couple brisée que le film s’attarde le plus — un sujet qu’on commence à avoir souvent vu depuis l’avènement du «elevated horror». La réalisation et même le marketing (le titre du film ne veut absolument rien dire) essaient d’ailleurs de s’inscrire dans ce mouvement dit plus «raffiné» et sérieux, sans jamais y parvenir.
Krusiec tente de nous livrer un maximum d’émotions, perdue au milieu de ce bric-à-brac de scènes. À la tombée du rideau, They Live in the Grey prend une tournure saugrenue encore plus difficile à avaler, qui suscitera probablement davantage l’exaspération que les passions.
They Live in the Grey arrive le 17 février chez Shudder.
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