Totally Killer, réalisé par Nahnatchka Khan et produit par la compagnie Blumhouse, est maintenant disponible sur la plateforme Prime Video depuis le 6 octobre. Kiernan Shipka, star de la série Chilling Adventures of Sabrina (2018-2020), troque son chapeau de sorcière pour un blouson à franges vintage avec cette comédie noire/slasher qui nous plonge directement dans les années 80.
En retournant dans le temps jusqu’en 1987 grâce à une machine inventée par sa meilleure amie, Jamie (Kiernan Shipka) est chargée de la mission primordiale d’empêcher les crimes sinistres de trois adolescentes. En se faisant, Jamie devra confronter non seulement ce psychopathe masqué, un dénommé «Sweet 16 Killer» qui s'est acharné sur ces filles de 16 ans avec seize coups de couteau, mais également ses propres parents dans la fleur de l’âge. Pourra-t-elle changer le cours de l'histoire?
Une tragédie qui secoue
Dès les premières secondes, le spectateur est transporté dans l’atmosphère halloweenesque de la ville pittoresque de Vernon, en plein 31 octobre. À travers la narration d’un podcaster populaire, Chris Dubasage (Jonathan Potts), on comprend vite que les meurtres du tueur de 1987 laissent toujours une cicatrice dans l’imaginaire collectif, mais surtout au sein de la famille de Pam Miller (Julie Bowen), la seule épargnée parmi son groupe d’amies décédées. Depuis cette «échappée belle», Pam, la mère de Jamie, est à son grand désarroi, constamment angoissée face à une éventuelle attaque sanglante. Cette anxiété donne naissance à une attitude désabusée de la part de la protagoniste, qui inquiète par le jeu surfait de Shipka. Cependant, n’ayez crainte, cette interprétation d’adolescente qui roule les yeux ne dure qu’un bref moment et se dissipe dès l’élément déclencheur.
L’attitude déplacée du podcaster qui offre à des touristes un tour des lieux cultes de l’événement en portant de la marchandise à l’effigie du meurtrier dans la scène d’ouverture nous confronte à un dilemme moral en ce qui a trait au true crime et son caractère sensationnaliste, mais cet enjeu éthique plein de potentiel est toutefois rapidement abandonné alors qu’on se réoriente vers un terrain plus sûr et grand public: le voyage dans le temps.
Retour en 87
La résurgence du Sweet 16 Killer dormant depuis trente ans pousse Jamie de fil en aiguille à retourner en 1987 par la magie d’un photo booth bonifié d’un système complexe construit par son amie ingénieuse, Amelia (Kelcey Mawema). À son arrivée, la jeune femme est frappée par l’indifférence d’une société passée qui, avec ses coiffures crêpées et ses cigarettes allègrement fumées, n’a définitivement pas les mêmes idéologies qu’en 2023. L’humour de Totally Killer réussit justement à survivre et même rayonner par le contraste entre les années 80 et l’époque contemporaine. Les gags lancés par la protagoniste sont parfois grinçants, parfois brillants, notamment lorsqu’ils soulèvent les pratiques problématiques et insensibles si banalement normalisées à l’époque.
Le visuel vibrant et coloré de Totally Killer réussit à nous ancrer dans l’effervescence de l’époque. En s’insérant de peine et de misère dans le groupe d’amies de sa mère, les Mollys, toutes vêtues comme une version différente de Molly Ringwald, Jamie tente d’avertir la clique d’un danger imminent. Elle réalisera rapidement qu’il est quasi impossible de prévenir un groupe de filles à la Mean Girls qu’un tueur est à leur trousse: s’en suivra une quête de type chat et la souris pour empêcher le Sweet 16 Killer de gagner son surnom. Sans divulgâcher le dénouement, tout le monde réussira finalement à s’allier pour mettre fin à ce carnage une bonne fois pour toutes. Ce plan en question donnera naissance à une scène finale satisfaisante et cadencée, pleine de rebondissements.
Un film qui puise dans ces prédécesseurs
Totally Killer emprunte des codes de l’horreur et du slasher classique en s’inspirant directement d’une variété de films d’horreur populaires, comme Scream, par exemple, qui sont même littéralement mentionnés dans les dialogues à quelques occasions. Cela dit, cette franchise assumée dans sa méthodologie permet au spectateur de se réconcilier avec le fait que la structure narrative ne brille pas d’une originalité jamais vue. Malgré le fait que le long-métrage n’ait rien de surprenant, il fonctionne dans le département du divertissement. Les performances des acteurs principaux sont solides et on doit surtout applaudir le rythme du récit, maintenu et bien balancé jusqu’à la toute fin, en assurant une écoute dynamique. Totally Killer ne deviendra peut-être pas votre film d’horreur culte, mais garantit un moment agréable et quelques fous rires.
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