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[Critique] « Trap » : une chasse à l’homme qui se fait prendre à son propre piège

Après Knock at the Cabin l’an dernier, M. Night Shyamalan est déjà de retour avec Trap (Piège), en salle ce week-end. Mettant en vedette Josh Hartnett (The Faculty, 30 Days of Night, Halloween H20) et la fille du cinéaste, la chanteuse Saleka Shyamalan, le film propose une chasse à l’homme dans le labyrinthe d’un concert pour adolescents. On a l’habitude de l’originalité et de l’audace du réalisateur; voyons alors voir si ce dernier réussit à offrir une touche insoupçonnée au thriller anxiogène.  

Cooper (Hartnett), un père de famille, amène sa fille au concert de sa pop star préférée. Surpris par la quantité inhabituelle de surveillance policière, ce dernier s’informe à ce sujet et découvre que le spectacle est un piège tendu pour capturer un tueur en série nommé « le boucher ». Ce qui devait être une mémorable sortie père-fille se transforme en un dangereux jeu de survie. 

Culture pop et meurtres en série

trap affiche

Le film commence avec une mise en scène des plus réalistes. Tout est mis en place pour plonger avec fébrilité dans l’atmosphère d’un concert pour jeunes aux cris stridents et aux émotions survoltées. À moins d’avoir évité toute information sur l’histoire du film, on sait que cet environnement d’excitation juvénile cache une menace grandissante. Ainsi, nous sommes ravi⸱e⸱s d’assister au concert, mais commençons également à jeter des regards furtifs à droite et à gauche…

Bien que parfois peu probables, les manigances de Cooper pour réussir à s’échapper du stade sans gâcher le concert pour sa fille offrent une source bien dosée d’anxiété mêlée à une touche d’humour, typique des films « popcorn ». Bien embarqué dans l’ambiance claustrophobe, on commence à voir la lumière au bout du tunnel. Est-ce que le film tire déjà à sa fin? Impossible, nous n’en sommes qu’à la moitié… Toutefois, puisqu’il s’agit d’un film de M. Night Shyamalan, on se dit que, probablement, le cours des choses prendra un virage inattendu qui saura nous étonner pour le meilleur… ou pour le pire!

Si proche du but… et pourtant si loin

Sans vouloir divulgâcher un quelconque revirement de situation, disons simplement que la prémisse initiale conduit à une deuxième chasse à l’homme, qui non seulement dissipe l’excitation de départ, mais multiplie les illogismes et les improbabilités. Bien que des invraisemblances soient à prévoir dans ce type de film, le scénario se retrouve ici saturé de situations douteuses et de questions sans réponse.

Plutôt que de nous offrir le plaisir d’être un détective dans cette enquête complexe, Trap se livre à la facilité d’un dialogue douteux qui narre le pourquoi du comment, nous privant ainsi de la satisfaction de découvrir par nous-mêmes. Tout cela mène à une conclusion qui, une fois encore, fait soupirer de scepticisme ou de déception.

L’éléphant dans la pièce

On ne peut parler de Trap sans mentionner la présence de Saleka Shyamalan, fille du réalisateur, dans le rôle de la pop star. Sur ce point, elle livre une performance convaincante, démontrant ses réels talents de chanteuse et un charisme comparable à celui des Ariana Grande ou Taylor Swift de ce monde. Cependant, cette réussite se limite à la scène. Lorsqu’elle s’immisce dans l’intrigue et tente de mettre de l’avant ses capacités d’actrice, sa crédibilité s’effrite dans un jeu trop peu convaincant. Népotisme? Peut-être. Quoi qu’il en soit, ce rôle ne lui ouvrira pas la porte pour de grands rôles dans un futur proche.

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La performance de Josh Hartnett, quant à elle, pourra certainement plaire à plusieurs. Tout comme dans The Faculty, l’acteur réussit à mélanger humour, sarcasme et désarroi. Son jeu bien dosé trouve un équilibre délicat entre sourire forcé et sourcils froncés. L’homme parvient à nous rendre anxieux et fait se questionner à savoir si nous aurions pu prétendre aussi habilement que tout va bien. Malheureusement, les faiblesses du scénario rendent sa performance quelque peu risible vers la fin, tant les situations et les dialogues sont dénués de sens.

Une mention très honorable à Ariel Donoghue, qui joue Riley, la jeune adolescente fan émoustillée qui ne peut pas en croire ses yeux ni ses oreilles.

Somme toute, Trap commence sur une bonne note, réussissant à capter l’attention et à faire espérer le meilleur. Malheureusement, la dernière réalisation de M. Night Shyamalan tombe rapidement dans la paresse d’un scénario prometteur qui ne sait pas où aller et qui se permet donc de dérailler pour arriver à ses fins. Dans l’attente d’une tournure « shyamalanesque », on ne peut qu’être surpris⸱es par le manque d’originalité.

Trap est disponible sur:
Note des lecteurs5 Notes
Pour les fans...
de chasses à l'homme et de stratagèmes
de Josh Harnett... tout simplement
de finales douteuses
2.5
Note Horreur Québec

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Horreur Québec