Si vous lisez ces mots, c’est que, comme nous, vous adorez les monstres qui cassent tout et rêvez secrètement à davantage de productions mettant en vedette… de gigantesques trolls à l’écran. C’est vrai: outre le doublé américain très série B Troll (1986)/Troll 2 (1990) et le plus récent Tollhunter (2010) d’André Øvredal, il y reste définitivement de la place pour l’un des monstres les plus fascinants de la mythologie nordique dans nos bibliothèques de films d’horreur. Le nouveau Troll de Roar Uthaug (Tomb Raider 2018) lançait décembre chez Netflix et s’ajoute à la courte liste, sans toutefois satisfaire.
Des travaux de construction réveillent une ancienne créature dormante au cœur du parc national de Dovre en Norvège. Alors la mystérieuse bête cause d'importants dommages et semble se diriger vers Olso, une paléontologue est dépêchée sur les lieux pour venir en aide aux autorités qui ont sonné l'alarme.
Troll souffre du syndrome du film Netflix visuellement léché, mais complètement vide à l’intérieur. Le cinéaste norvégien s’intéresse davantage à créer un film d’action classique à l’américaine qu’à plonger véritablement dans la mythologie du monstre. Pour plusieurs, il s’agira d’une occasion manquée.
Absolument tout dans le récit est abordé de manière superficielle, un peu comme une liste d’items à cocher. On obtient ainsi une relation père-fille anonyme, qui peine à émouvoir, un très léger commentaire sur l’environnement (sujet pourtant cher aux yeux des peuples scandinaves) glissé en début de parcours et quelques éléments de folklore placés çà et là. Les scénaristes ont eu au moins la bonne idée de nous épargner une histoire d’amour en prime.
Les scènes de destruction et celles nous présentant le monstre géant tiennent toutefois la route et offrent un beau spectacle. Dommage toutefois que la production, décrite comme «le plus grand film jamais réalisé en Scandinavie», s’appuie davantage sur ces scènes de bunker sous-terrain high tech typiques que sur l’immense terrain de jeu offert par les paysages du pays. Peu importe la somme de dollars investie (on ignore les chiffres réels), le résultat se rapproche davantage du Godzilla d’Emmerich que celui de la refonte kaijuesques de Legendary. #Outch
Les acteurs naviguent comme ils peuvent les personnages oubliables de la réalisation qui faillit à générer la moindre forme de suspense, d’excitation ou d’émotion quelconque.
Troll se regarde tout de même bien un mardi soir, mais l’idée qu’un Norvégien nous livre au final une adaptation si pâle du folklore de son propre pays s’avère plutôt triste. Et nos bibliothèques restent finalement toujours ouvertes pour d’autres propositions…
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