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[Critique] « Urban Legend » : l’un des moments forts de la postérité de « Scream »

On se souvient que la sortie de Scream a relancé non seulement la mode du slasher, mais a donné un souffle nouveau au genre de l’horreur, qui peinait à cartonner dans les années 1990. Deux ans plus tard arrivait donc Urban Legend sur nos écrans.

Sur le campus d’une université huppée, un tueur en série se met à trucider des étudiants en s’inspirant de légendes urbaines. Nathalie (Alicia Witt) comprend bientôt que son entourage semble ciblé, et qu’elle pourrait être, elle aussi, en danger. Elle s’associe alors avec l’un des journalistes de l’école pour essayer de démasquer l’assassin.
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Pour bien comprendre cet étrange petit slasher, il semble pertinent de rappeler rapidement le parcours de son metteur en scène. Le cinéaste Jamie Blanks avait tenté d’obtenir le poste de réalisateur pour tourner Scream avant d’être écarté au profit de Wes Craven. Il a, par la suite, tout mis en œuvre pour qu’on lui confie la réalisation de I Know What you did last summer, avec une technique singulière qui a fini par lui servir. Pour convaincre le studio qu’il était l’homme de la situation, il a tourné une fausse bande annonce du film en 35 mm qu’il a envoyé au producteur. Entre-temps, Jim Gillespie avait obtenu le poste. On lui a toutefois assuré, suite au visionnement de ses images, qu’on allait lui confier un film sous peu. Son expérience est, à l’époque, presque inexistante, mais son amour du genre s’est fait remarquer. L’anecdote semble importante après toutes ces années, puisque le culte entourant le long-métrage provient probablement de cette passion contagieuse pour le film d’horreur, qu’il a su insuffler à ce dernier.

Comme il fallait s’y attendre, malgré un certain succès en salles, le film a été massacré injustement par les critiques de l’époque. C’est évident qu’on tente de surfer sur la vague causée par Scream, mais il faut toutefois faire preuve de mauvaise foi pour n’y voir que cela.

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Le scénario de Sylvio Horta délaisse rapidement l’exploration des légendes urbaines et leurs conséquences pour tenter d’effectuer une percée dans la lignée de Scream. Dommage qu’on ne creuse pas plus qu’il n’en faut cette superposition entre le folklore d’antan et les légendes urbaines.Cela dit, on joue la carte avec assez d’habileté pour nourrir un vrai suspense, tout en assumant de manière ironique le grotesque de certains passages. Plusieurs détails entourant la clé de l’énigme paraissent un peu forcés, mais l’ensemble passe très bien. Horta a aussi l’intelligence de sous-entendre que le cinéma puisse être un vecteur de légendes en citant l’histoire de la gardienne de When a Stranger Calls.

La réalisation de Jamie Blanks est celle d’un cinéphile exalté qui connaît tous les codes de l’horreur, mais en fait peut-être un peu trop quand vient le temps de magnifier les jump scares et les faux indices. Cela dit, sa mise en scène sait rendre le campus glauque, et la superbe cinématographie de James Chressanthis donne une majestueuse teinte bleutée aux scènes extérieures nocturnes. Par ailleurs, plusieurs meurtres sont assez mordants.

La distribution comprend plusieurs vétérans dont John Neville (The Adventures of Baron Munchausen), Brad Dourif (Child’s Play), Julian Richings (Survival of the dead) et Robert Englund (A Nightmare on elm Street). Ils semblent tous bien s’amuser dans des rôles secondaires dont l’utilité première est d’élargir la liste des suspects. Il est aussi très agréable d’y revoir des acteurs désormais bien connus comme Jared Leto (Dallas Buyers Club), Tara Reid (Sharknado), Joshua Jackson (The Skulls), Michael Rosenbaum (La série Smallville), Danielle Harris (Halloween 4-5) et Alicia Witt (Longlegs) alors qu’ils étaient plus jeunes. La plupart s’en tire très bien.

Au final, il en découle un slasher moins générique qu’il n’y paraît, et qui vieillit assez bien. Le film est rempli de redites et de clichés, mais c’est avec le ton dont on les traite que la mise en scène affirme une certaine spécificité. Même s’il ne redéfinit pas ce sous-genre de l’horreur, Urban Legend demeure l’un des meilleurs calques de Scream paru à cette époque.

Urban Legend (1998) Trailer #1 | Movieclips Classic Trailers

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