Les amateurs de found footage seront choyés; depuis 2021, la franchise V/H/S leur offre un film par année, et le septième opus, V/H/S/Beyond, ne les décevra pas, bien au contraire!
En hommage, peut-être, à l’un des tout premiers films du genre, c’est-à-dire The McPherson Tape (1989), le volet de 2024 explore principalement le thème de l’invasion extraterrestre, au grand plaisir des amateurs de sci-fi, qui ont été plutôt laissés de côté dans la dernière décennie (à quelques exceptions près). Attaques-surprises, gore, body horror et horreur psychologique à la limite du tolérable délecteront les téléspectateur·trice·s dans cette collection de films contenant peut-être le meilleur court de toute la franchise.
La trame principale, Abduction/Adduction, prend la forme d’un faux documentaire où l’on introduit le thème général. Bien ficelé sans nécessairement se démarquer, il lie les courts ensembles et contient quelques clins d’œil méta, comme des commentaires sur les found footages et sur les chaînes YouTube qui exploitent le genre en discréditant ou en partageant des vidéos étranges.
Dès le premier segment, Stork, on constate que le budget a été utilisé à bon escient : alors qu’une troupe d’agents spéciaux exécutent un raid dans une maison ciblée par une enquête sur la disparition massive de bébés, les agents se retrouvent face à face avec des monstres qui n’ont rien d’humain. Le film évoque les jeux de tir à la première personne alors que la caméra suit les agents, attaqués par ce qui s’apparente à des deadites dans les décombres d’une maison digne de Resident Evil 7 pour sauver les enfants kidnappés. Horreur, action, gore et comédie se mêlent dans ce segment qui réunit plusieurs des tropes préférés des films d’action américains.
Dream Girl se déroule en Inde. Deux paparazzis s’infiltrent dans les quartiers privés d’une grande vedette de Bollywood. L’un d’eux, après avoir été témoin de menaces de la part de l’agent envers l’actrice, tente de l’encourager en la rassurant sur son influence dans le milieu. Les conséquences seront malheureusement désastreuses pour les deux héros, ainsi que pour toutes les personnes présentes au tournage ce jour-là… Encore une fois, l’action et le gore prévalent dans ce segment où la race humaine devient la proie d’une entité bien difficile à définir.
Live and Let Dive est peut-être le meilleur segment de toute la franchise. Il faut dire que le réalisateur, Justin Martinez, n’est pas à son premier rodéo; le membre du collectif Radio Silence a participé à V/H/S, V/H/S/94, V/H/S/99 et V/H/S/85. Il s’agit cependant de son premier segment réalisé en solo, et le public en redemandera! Un groupe d’amis va sauter en parachute pour l’anniversaire de l’un d’eux. Alors que la tension monte dans le petit avion, un immense objet volant non identifié apparaît soudainement, donnant à ces amateurs de sensations fortes un peu plus que ce qu’ils désiraient. Ce court métrage contient tout ce que l’on peut désirer d’un found footage : une longue introduction où s’installe graduellement un sentiment de malaise, un changement brutal de paysage, une mise en scène spectaculaire, des effets spéciaux efficaces, un verger où le personnage principal peut courir sans but et sans voir où il va, et surtout, des extraterrestres surpuissants et assoiffés de sang humain.
Fur Babies, dirigé par Justin Long (Barbarian, Tusk) et son frère, Christian Long, s’éloigne du thème général, mais satisfera pleinement les amateurs de body horror. Une équipe de défense des droits des animaux s’infiltre chez une gardienne d’animaux de compagnie professionnelle qui a la macabre habitude d’empailler ses compagnons décédés. Sous le regard de verre de ces macabres peluches, les personnages se rendront rapidement compte que la femme, qui semble partager beaucoup de traits communs avec Annie Wilkes, représente une plus grande menace contre les animaux à deux pattes que contre ceux à quatre… Avec son horreur burlesque et ses effets pratiques sanglants, ce segment divertissant provoque à la fois répulsion et hilarité.
Stowaway, dernier segment de l’anthologie, est la première réalisation de nul autre que Kate Siegel (Hush, The Haunting of Hill House) et a été écrit par son mari et collaborateur Mike Flanagan (Gerald’s Game, Midnight Mass). Une jeune fille documente les témoignages de plusieurs personnes qui affirment avoir aperçu des lumières et des objets étranges dans le ciel. Un peu trop curieuse pour son propre bien-être, elle est elle-même témoin d’un phénomène étrange. Poussant son enquête plus loin, elle se retrouve face à une technologie dépassant la compréhension humaine et qui pourrait améliorer la condition de l’espèce. Malheureusement, cette découverte au potentiel révolutionnaire devient une malédiction qui la plongera dans une souffrance d’une intensité et une longueur inconcevable… Digne des plus terrifiants classiques de l’horreur cosmique, ce court métrage laisse les spectateur·trice·s profondément troublé·e·s.
Encore une fois, la qualité et l’originalité des courts métrages du dernier volet de la franchise V/H/S prouvent que le concept est renouvelable à l’infini. On se croise les doigts pour un autre volet l’an prochain!
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