Vampire humaniste cherche suicidaire consentant s’est récemment démarqué à la dernière Mostra de Venise, et le public québécois peut enfin découvrir ce premier film d’Ariane Louis-Seize. Le cinéma de genre québécois connaît récemment une petite effervescence, et il faut bien avouer qu’après des films comme L’Inhumain, Frontières, et Les chambres rouges, avoir droit à un film de vampire bien troussé devient presqu’inespéré.
Une jeune vampire qui exaspère sa famille avec son refus de tuer des humains pour se nourrir fait la connaissance d’un jeune homme suicidaire. Ce dernier lui propose d'être sa victime, mais une union étrange se tissera bientôt entre ces deux personnages désillusionnés.
Sous des airs d’humour noir, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant a le mérite d’aborder de façon minutieuse des thèmes aussi sérieux que la dépression, l’intolérance de la différence, le suicide et même l’euthanasie. Le résultat aurait pu s’avérer laborieux et chargé pour une production de 90 minutes, mais tient réellement bien la route. Si la quête initiatique de l’héroïne demeure très classique, le cynisme jouissif de certaines situations pimente un peu le tout. Évidemment, la trame reste dans la simplicité et aurait eu avantage à offrir plus de surprises, mais on ne s’y ennuie jamais.
La réalisation d’Ariane Louis-Seize, son tout premier long-métrage, est soignée et sobre, et capte merveilleusement bien des plans nocturnes aux carrefours de Near Dark et Only Lovers Left Alive. Ne succombant jamais aux effets gratuits, la cinéaste semble bien s’amuser avec les codes du film de vampire.
Après s’être démarquée dans les films Maria Chapdelaine et Falcon Lake, l’actrice Sarah Montpetit incarne cette vampire humaniste avec un jeu très sensible. Félix-Antoine Bénard (Béliveau) déploie, quant à lui, le mal de vivre nécessaire à son rôle.
En conclusion, malgré son carcan populaire et mainstream, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant possède assez de charme pour valoir le visionnement.
Lisez également notre entrevue avec la réalisatrice Ariane Louis-Seize.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.