Épris en secret de sa colocataire, Joel, un jeune critique de films d’épouvantes, décide de suivre clandestinement le petit copain de cette dernière dans un bar-restaurant pour essayer de découvrir de ténébreux secrets sur lui. De fil en aiguille, Joel se saoule et somnole dans un coin sombre. À son réveil, alors que l’établissement est fermé, il réalise qu’il se trouve dans une réunion de tueurs en série, et qu’il doit se faire passer pour l’un d’eux pour survivre.
C’est cette semaine qu’apparaît Vicious Fun, le nouveau film du cinéaste canadien Cody Calahan sur Shudder. Moins d’un an après avoir découvert son savoureux The Oak Room, le metteur en scène du trop méconnu Let Her Out nous offre ce petit délire à la sauce années 1980. Tourné à Hamilton, en Ontario, le long-métrage est co-produit par Black Fawn Films, cette boîte canadienne qu’on aime suivre.
L’originalité du scénario est d’offrir à la fois un hommage, mais aussi un angle parodique sur certains archétypes du slasher. C’est comme si le récit avait lui-même conscience que reproduire les années 1980 n’était pas une idée neuve, et qu’on décidait aussi de se jouer des défauts de ces films tant aimés, en plus des tords de cette décennie. Cette dédicace au septième art d’antan se manifeste premièrement face aux psychopathes qu’on réunit. Chacun d’eux est un calque volontaire d’un tueur célèbre du cinéma. L’humour se construit donc sur cette mémoire générique du cinéphile avisé, qui n’aura d’autres choix que de rigoler devant ces représentations. Dans la même continuité, le héros de l’histoire est vêtu comme Marty McFly et possède certaines similitudes avec le protagoniste de Robert Zemeckis. La blague est excessivement pertinente puisque c’est avec ce garçon qu’on va explorer les temps passés. Pas besoin d’une Doloeran pour voyager, le spectateur n’a qu’à fixer l’écran.
Cela dit, les scénaristes ont d’autres attributs à offrir aux cinéphiles que la carte de la nostalgie. Vicious Fun raconte une histoire amusante avec quelques bons revirements. Il ne s’agit pas d’un de ces collages d’adorations sans substance. Si la tension dramatique perd un peu de cadence au milieu du parcours, les personnages savoureux nous gardent en piste. Les références et le métalangage servent le récit en laissant savoir au cinéphile qu’il a une longueur d’avance sur le héros. On laisse aussi planer que c’est sa connaissance des codes du genre qui donnent suffisamment d’expérience au protagoniste pour qu’il ait une chance de s’en sortir.
À la réalisation, Calahan contourne assez bien les traquenards qu’imposent de modestes budgets. Plusieurs scènes de meurtres impressionnent par leur dynamisme et il faut dire que la distribution est en tout point impeccable. Le jeune Evan Marsh (Our House, Riot Girls) compose un héros attachant et comique face à ces assassins colorés. Parmi les sadiques, l’énigmatique Julian Richings (Anything for Jackson) est particulièrement ténébreux. Il faut également souligner le charismatique Ari Millen (I’ll Take your Dead, The Oak Room) qui est diaboliquement cocasse.
Vicious Fun arrive le 29 juin en exclusivité chez Shudder Canada.
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