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Ulysses Bloodstone in Marvel Studios' WEREWOLF BY NIGHT, exclusively on Disney+. Photo courtesy of Marvel Studios. © 2022 MARVEL.

[Critique] Werewolf by Night: miam, vous n’en ferez qu’une bouchée!

Comment, Marvel qui entend nos plaintes, enfin? C’est qu’on est nombreux à en avoir marre des films de 2h30 qui mettent en scène beaucoup, beaucoup (trop) de personnages. Et que dire du fait que leurs longs-métrages (et séries!) soient toujours trop attachés (MCU oblige, hein?), tout en étant hélas souvent interchangeables au final. Mouin.

Dispo sur Disney+ dès le 7 octobre, Werewolf by Night (Loup-garou de nuit) exauce tous nos vœux, et même plus encore. Après Blade (cette inégale trilogie pré-MCU) et les ratages de Sony (Morbius et les Venom/Carnage), le saviez-vous que vous aviez besoin que Marvel nous offre encore de l’horreur? Nous non plus, mais après n’avoir fait qu’une bouchée de cette délicieuse entrée (53 minutes bien comptées), on a déjà le goût de leur crier: encore, tavernier! Il faut savoir que la chose est inspirée de l’horreur de type classique, avec tout plein de monstres comme dans le bon vieux temps et un poussiéreux, mais ô combien satisfaisant noir et blanc. Mais quelle est la prémisse, que vous vous demandez?

Dans un étrange et labyrinthique domaine, lors d’une chasse cérémoniale, une bande diversifiée de chasseurs et chasseuses de monstres chevronnés doit se livrer à une sorte de battle royale. Afin de posséder la pierre de sang (bloodstone) et devenir le ou la cheffe du clan, il faudra d’abord terrasser une terrible monstruosité. Or, pareil comme dans le jeu Les Loups-garous de Thiercelieux, l’un d’eux est un métamorphe qui deviendra avant la fin de la nuit un velu et vorace lycanthrope.
Werewolf by Night affiche film

On nous vend ce concis long-métrage comme étant une «présentation spéciale», la toute première de Marvel. Cependant, en spéculant un brin, on pourrait avancer que c’est possiblement le pilote d’une nouvelle série ou d’un nouveau format en mode anthologie, même si en vrai, on s’en balance en maudit. C’est bref, joliment présenté et shooté (usant de la lumière avec brio), mais surtout divertissant en s’il-vous-plaît. Après un préambule dans un manoir gothique pour les fans de taxidermie insolite, on a droit à plusieurs moments de tension et à de dynamiques combats, le tout saupoudré de suffisamment d’humour et d’horreur, avec en prime quelques membres sectionnés, une élégante transformation et la toute première apparition dans la MCU de celui qu’on appellera Ted (vous verrez…).

Monstrueusement vôtres

Avec ses accents Tim Burton-iens, ce premier (petit) film de Michael Giacchino est fort réussi, et ce, même si le métier premier de son réalisateur est d’être compositeur pour les plus gros blockbusters: il a bossé autant chez Pixar que sur les récents films de la MCU, les Jurassic World, Star Wars, The Batman, etc. D’ailleurs, il signe également ici une magnifique partition musicale rappelant les plus grands du genre (comme Herrman et Goldsmith). On y retrouve des morceaux par moment dissonants, mais toujours inquiétants, remplis des cuivres les plus graves (un tube, vraisemblablement) et d’abondement de violons, aux cordes tantôt pincées ou violemment frottées, qui vous glaceront le sang comme dans ces films d’antan. 

Tout en haut de l’affiche, on retrouve nul autre que Gael García Bernal (Babel, Coco, Old), dans le rôle de Jack Russell (et qui rappelle le Johnny Depp des belles années), de même que Laura Donnelly (Dread, Tolkien), qui incarne Elsa Bloodstone. On y retrouve également Carey Jones (Predators, The Book of Boba Fett) dans le rôle de Ted — si vous avez visionné attentivement la délicieuse bande-annonce à saveur grindhouse, vous savez qu’on parle du puissant Man-Thing (qui est quelque part entre Groot, Swamp Thing et le monstre de Frankenstein).

À part sa touche de rouge (façon Sin City), ce trop rare trip monochrome nous renvoie aux classiques de chez Universal (ceux des années 1930), avec entre autres ses plans adéquatement cadrés et contrastés, ces fameuses taches apparaissant dans le coin supérieur droit (N.B. Se retaper Fight Club ASAP) et ce joyeusement anachronique animatronique, qui semble sortir tout droit d’un film de la Hammer. Et le plus beau dans tout ça, c’est que ça se tient tout seul: il n’est pas du tout nécessaire d’avoir visionné un seul des films de la MCU ni même lu la bédé originelle. Bref, Werewolf by Night, c’est LE film de monstres que vous n’attendiez pas du tout, parfait pour ceux et celles qui en ont marre de toutes ces merveilles boursoufflées. Une suite au plus vite!

***

D’abord, une bédé (oubliée)

Mais d’où vient-il ce titulaire loup-garou que bien peu de gens connaissent (comme les Guardians of the Galaxy initialement)? Près de deux décennies après qu’une nouvelle de cinq pages ne paraisse dans le numéro 116 de Marvel Tales (publié à l’époque par Atlas Comics) naissait le personnage, vu pour la première fois dans le 2e numéro de la bande dessinée Marvel Spotlight (en février 1972). La bédé Werewolf by Night fut lancée quelques mois plus tard et fut publiée jusqu’en 1977 (totalisant quarante-trois numéros). Le personnage apparaitra ensuite ici et là dans d’autres titres Marvel (incluant Moon Knight, dont le personnage principal a d’ailleurs fait ses débuts chez WbN en 1975), avant d’être brièvement ressuscité en 1998 et en 2020.

Note des lecteurs9 Notes
Points forts
Pour sa concision et son efficacité sans nom.
Pour le style (plus de noir et blanc SVP!).
Pour Man-Thing (oui!).
Points faibles
Trop court? Encore!
4
Note Horreur Québec

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