Que l’on soit attiré ou non par Winnie the Pooh : Blood and Honey, il est presque impossible de feuilleter les revues spécialisées et les sites consacrés à l’horreur sans en avoir entendu parler. Il faut bien admettre qu’à une époque où les films d’horreur coûtent entre 5 et 20 millions, voir un bain de sang qui a de la gueule et dont la mise de fonds est inférieure à 100000$ nous semble peu probable.
Abandonnés à leur triste sort par un Christopher Robin devenu adulte et parti étudier à l’extérieur, Winnie et Piglet doivent lutter pendant plusieurs années pour ne pas mourir en forêt. Cela dit, l’instinct de survie qu’ils manifestent se transforme lentement en folie meurtrière. Lorsque Christopher reviendra dans leur repère pour leur présenter sa nouvelle flamme, il va découvrir deux véritables machines à tuer. C'est pourtant dans ce même boisé qu'un groupe de jeunes femmes vient passer un séjour dans une maison isolée.
Winnie the Pooh : Blood and Honey est un pur slasher dont le but ultime est d’enchaîner les exécutions sanglantes et si vous êtes fan des Friday the 13th ou Wrong Turn, vous risquez de passer un excellent moment. Il va sans dire que la prémisse intéressante amenée sous forme de dessin animé, montrant le sort des jouets de Christopher lorsqu’il les a quittés, aurait pu être mieux développée. Il est aussi impossible de passer sous silence les nombreuses mauvaises décisions prises par ces jeunes femmes qui semblent postuler une à une pour une mort certaine. Évidemment, leur manque de jugement dégonfle parfois le suspense, mais il reste que la trame offre une réappropriation de la culture populaire délectable et la durée totale du film essaie de distiller cette image iconique des personnages immortalisés par Disney.
La réalisation de Rhys Frake-Waterfield livre une ambiance glauque où Winnie et Piglet s’immiscent lentement dans les plans comme des apparitions fantomatiques. Si le budget restreint se fait percevoir à différents niveaux, force est d’admettre que la plupart des meurtres brutaux sont efficacement illustrés. Cela dit, sa direction d’acteurs.trices est un peu brouillonne, mais comment ne le serait-elle pas avec des moyens aussi faibles? Limités par des personnages interchangeables et peu développés, les jeunes interprètes crient néanmoins avec conviction.
Winnie the Pooh : Blood and Honey est le genre de film qu’on aurait aimé voir à Fantasia un samedi soir à minuit. Malgré un nombre incalculable de défauts, on s’y divertit d’un bout à l’autre. Il ne s’agit pas d’un A24 ou d’une quelconque œuvre révolutionnaire, mais le film a le mérite de nous donner ce que ça prétend nous vendre. Pour les moyens disponibles, l’ensemble est fort louable.
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