D’abord conçu et réalisé en court-métrage en 2020, Your Monster est sorti sur grand écran à l’automne dernier, mais n’est apparu que récemment sur Prime Vidéo. Même si Horreur Québec se refaisait une beauté ces dernières semaines, cela ne m’a pas empêchée de visionner ce premier long-métrage que nous offre Caroline Lindy ! Je vous présente donc aujourd’hui ma toute première critique pour le magazine ; je tâcherai d’être honnête et nuancée !
Laura Franco (Melissa Barrera) tente de faire sa place dans le milieu de la scène. Pourtant, tout ne se passe pas comme prévu. Alors que sa vie bascule, que ses repères tanguent et que son rêve semble s'écrouler, Laura tombe nez à nez avec le charmant monstre (Tommy Dewey) vivant dans son garde-robe. Il l'a vue grandir, elle en a toujours eu peur, mais aujourd'hui, les astres s'alignent pour faire battre leur cœur à l'unisson. Caroline Lindy nous offre une comédie romantique aux saveurs d'horreur, avec des allures de comédie musicale ici et là. Your Monster est une ode à l'amour, celui sans jugement, mais aussi à celui que l'on doit porter à l'enfant que nous avons un jour été et qui vit encore en nous.
J’ai longtemps eu tendance à rester loin de ce genre de film, de peur d’être amèrement déçue. On ne se mentira pas : un film qui mélange mal les genres, c’est un peu comme un smoothie mal mixé. Ça goûte quelque chose, mais la texture et l’expérience générale ne sont pas fameuses.
Force est de constater que dernièrement, le cinéma aux genres multiples m’a agréablement surprise (je pense entre autres à Vous n’êtes pas seul) et Your Monster fait partie de ce lot de long-métrages qui ont su me surprendre ! En effet, ici, les genres se marient à merveille les uns avec les autres. L’histoire d’amour entre Laura et Monster estompe le côté creepy d’avoir un homme poilu qui vit dans le placard, sans pour autant édulcorer l’éclat saugrenu du film.
Le résultat fait sourire et nous offre juste ce qu’il faut de terreur pour nous promettre une soirée divertissante !
Le grand point fort du film est la tension entre les deux personnages principaux. Honnêtement, je suis en lice pour devenir une single cat lady, mais je dois dire que ces deux-là ne m’ont pas laissée de glace ! Il y a quelque chose d’intemporel dans l’amour qui naît entre Laura et son monstre, quelque chose qui fait fondre les cœurs. Peut-être est-ce l’absence totale de jugement de Laura envers Monster, ou tout simplement la pureté de la complicité qui les unit.
L’absence de jugement, et j’oserais même dire l’absence de surprise de Laura quant à l’apparition de Monster dans son quotidien, donne un effet à la fois surréel et tellement banal (in a good way) au film. En tant que spectateur, on accepte la proposition narrative si aisément, comme s’il était tout à fait commun de devoir partager sa cuisine avec une bête poilue de six pieds qui parle.
Bon, vous devez vous demander à quel moment je vais enfin me mettre à écrire à propos d’horreur ? Vous êtes ici pour ça après tout, non ? Eh bien, Caroline Lindy nous fait un peu languir à ce sujet. C’est bien là l’un des plus grands défauts du film. L’horreur s’insinue doucement (ce qui n’est pas mauvais en soi) et fait son chemin dans la tête de Laura, jusqu’à exploser de manière assez brutale dans une scène finale qui semble un peu sortie de nulle part.
Bien que le film propose des éléments à la fois attachants, absurdes et sanglants, son rendu final s’attache principalement à son côté comédie romantique. On a donc un film léger, mais qui n’en reste pas moins intrigant !
Je le rappelle, Your Monster est le premier long-métrage de Caroline Lindy ; il ouvre la porte à une filmographie éclatée et colorée. J’ai hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour la suite !
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