Tilman Singer avait épaté la galerie en 2018 avec la projection de Luz, qui s’était attiré l’affection du public de Fantasia.
Son tout dernier opus, Cuckoo, prendra l’affiche le 9 août prochain et raconte l’histoire d’une adolescente qui devra suivre sa famille dans les Alpes lorsque son père trouve un travail dans une station balnéaire. La jeune femme acceptera de tenir l’hôtel et sera témoin — et victime — de plusieurs incidents inquiétants.
Horreur Québec a eu envie d’essayer de démystifier ce casse-tête qu’est Cuckoo en discutant avec son cinéaste.
Horreur Québec : Vous dites que la base même de votre histoire a été votre découverte des habitudes de ces oiseaux.
Tilman Singer : J’ai vu un documentaire à la BBC sur les coucous et leur mode de vie. La femelle pond ou dépose chacun de ses œufs dans le nid d’un oiseau d’une autre espèce. Ils laissent les parents adoptifs s’occuper de leurs bébés. Une fois qu’ils ont nourri le bébé coucou, ce dernier va souvent jeter les œufs de l’autre espèce dans le vide. Je trouvais cette image à la fois belle et horrifique. Je n’ai pas pu me sortir cette image de la tête et ça été l’idée de base de mon scénario.
HQ : Qui est le coucou dans votre histoire?
TS : Il y a une réponse concrète à cette question, mais j’aime croire qu’il y a différentes réponses lisibles dans le film. Plusieurs de mes personnages sont à leur manière au dernier endroit sur terre où il devrait être. Ils ne sont peut-être pas dans le bon nid.
HQ : Il y a plusieurs touches de Roman Polanski dans votre film. Qu’il s’agisse de Rosemary’s Baby ou de Repulsion, mais tout comme Luz, Cuckoo propose une texture qui rappelle les décennies passées.
TS : Au début du processus, j’ai beaucoup pensé à Rosemary’s Baby. Quand on veut faire un film d’horreur à propos du lien entre des enfants et leurs parents, c’est une sommité. En même temps, je voulais m’éloigner un peu de cette idée d’enfant démoniaque. Nous avons tourné en 35 mm, et j’ai une affection particulière pour les grands angles. C’est moins tendance de nos jours et c’est peut-être ce qui rappelle à plusieurs cinéphiles les films d’autrefois.
HQ : Impossible aussi de ne pas penser au conte Le Joueur de flûte de Hamelin, où un homme joue de la flute pour envoûter et kidnapper des enfants, lorsqu’un certain personnage se met à jouer de la flute. C’est une façon aussi de souligner l’appartenance au film au conte de fées?
TS : Absolument. L’idée de flute vient directement de ce conte ; cet homme mystérieux qui avait d’abord chassé les rats d’un village avec sa flute et qu’on avait refusé de payer pour son travail par la suite. Il revient une nuit et enjôle les enfants du village. C’est amusant, parce qu’on appelait le personnage de Dan Steven le magicien sur le plateau et c’était comme si l’hôtel était son château. J’avais réellement conscience de me rapprocher du conte.
HQ : Parlez-moi de l’apparence de cette méchante femme qui traque Gretchen partout. On a l’impression que vous avez utilisé des éléments rétro pour les transformer en monstres.
TS : Mon inspiration était Audrey Hepburn dans Charade. Je voulais qu’elle ait le même manteau et une perruque similaire. Je crois qu’on a réussi à s’en rapprocher. Elle a un peu le style de Marilyn Monroe aussi. J’aime imprégner une atmosphère plus rétro et que certaines touches soient inspirées par de véritables tendances de l’époque.
HQ : Avez-vous tourné le film dans un véritable hôtel ou est-ce que vous avez tout construit?
TS : J’apprécie la question, car elle me flatte si vous avez douté. C’était une maison abandonnée et en ruine et nous l’avons complètement transformée pour le film.
Cuckoo prend l’affiche le 9 août prochain.
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