Quatre ans après le gothique Curse of Chucky, c’est aujourd’hui que la poupée de sang la plus célèbre revient hanter nos écrans et qui de mieux que son créateur pour le ramener à la vie! Don Mancini signe ici son troisième film à titre de réalisateur et son septième en tant que scénariste, ayant écrit tous les films de la série Child’s Play depuis ses débuts, en 1988. Est-ce que Cult of Chucky fait honneur à son bébé?
L’histoire reprend là où Curse s’était conclu avec sa fin en «poupées russes». Voilà maintenant quatre ans que Nica (Fiona Dourif) est internée dans un asile psychiatrique après avoir été accusée à tort du meurtre de sa famille. Obtenant «l’aide» de plusieurs médecins, dont le docteur Foley (Michael Therriault), elle est maintenant convaincue que Chucky (Brad Dourif) n’est que le fruit de son imagination et qu’elle est la seule et unique coupable de ce carnage. De son côté, Andy Barclay (Alex Vincent) prépare sa vengeance et rejoindra Nica pour déjouer les intentions malveillantes de Chucky et sa fiancée de longue date, Tiffany (Jennifer Tilly).
Préparez-vous à voir Chucky comme vous ne l’avez jamais vu auparavant. Nous avons ici un film où le spectateur doit s’attendre à l’inattendu et à quelque chose de complètement disjoncté. On y retrouve l’humour de Bride et l’ambiance de Curse où Mancini prend le temps de bien placer les cartes avant de dévoiler son jeu dans un troisième acte explosif!
Cult of Chucky est un spectacle pour les yeux. Son esthétisme est tout simplement à couper le souffle. Les teintes de noir, gris et bleu sur fond blanc des murs de l’hôpital psychiatrique sont splendides. Les couleurs vives dont Chucky est constitué ne font que ressortir et encore plus lorsque se répand l’hémoglobine. Un solide travail de photographie!
La réalisation de Mancini est également une des grandes qualités du film. Jouant avec les ombres et les couleurs, il reprend également, tout comme dans Curse, quelques références à Brian De Palma dont il admire clairement le travail. On y retrouve les fameux split screen et les diopter shots qu’on lui connait depuis ses plus vieux films comme Carrie et Dressed to Kill.
Fiona Dourif (série The Purge), d’un naturel fou et toujours aussi efficace en protagoniste paraplégique, s’entoure d’Alex Vincent (Child’s Play) de retour dans le rôle d’Andy Barclay et de Jennifer Tilly (Seed of Chucky) dans celui de Tiffany, arborant maintenant un look de femme fatale rappelant Tippi Hedren dans The Birds. Bien sûr, Chucky ne serait pas ce qu’il est sans Brad Dourif (Halloween) qui n’a pas pris une ride dans la voix, malgré le temps qui passe.
Outre la minceur de son scénario, on ne peut pas reprocher à son créateur d’être allé ailleurs afin de garder la série «fraîche», chose que Jason, Freddy, Jigsaw et compagnie n’ont jamais vraiment osé faire. Alors que certains quitteront le bateau, d’autres réserveront leur siège pour connaitre la suite de cette franchise (ne manquez pas la scène post-générique) qui a su survivre à trois décennies en faisant constamment peau neuve, sans jamais avoir à subir la malédiction du remake.
Ce nouvel épisode de Child’s Play est probablement le plus audacieux et déstabilisant film de la série que certains fans, ayant de la difficulté à avaler la pilule, apprendront à aimer qu’avec le temps, mais qui n’est fondamentalement qu’une grosse partie de plaisir dont il serait dommage de refuser l’invitation.
Note: Cette critique est basée sur la version Unrated du film, disponible en Blu-ray et DVD seulement.
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