L’épouvante se découvre souvent par l’entremise du DVD ou du Blu-ray. L’extinction des clubs vidéo n’a pas empêché les distributeurs à remplir leur catalogue et certaines oeuvres phares bénéficient parfois de plusieurs éditions. Jean-François disséquera via cette chronique les parutions les plus prisées afin de guider autant le novice que le fan affamé vers la version la plus adéquate pour sa collection, malgré certains subterfuges commerciaux.
Raising Cain a toujours été, d’une certaine manière, l’une des oeuvres les plus sous-estimée du cinéaste Brian De Palma. Si monumentale puisse être sa filmographie, il n’en est pas moins déplorable que cet opus, racontant les mésaventures d’un psychopathe impliqué dans le rapt d’enfants, ne puisse y faire bonne figure. Les adorateurs étaient donc très heureux de voir le label Scream Factory prendre les choses en charge, lorsqu’on a annoncé la sortie d’une édition de collection, regorgeant d’extras et de bonus.
Il faut bien admettre que cet hommage au Psycho d’Hitchcock n’a jamais été aussi savoureux. Le transfert est assez consistant, et renferme une piste sonore 5.1, de même qu’une 2.0. En revanche, le non bilingue pourra y reprocher une absence de version française, ou de sous-titres français. Comme à son habitude, l’équipe de Scream Factory s’est fendue en quatre pour nous livrer une série de nouvelles entrevues palpitantes, certes, mais très instructives.
Cependant, le véritable intérêt réside dans la double version du film: la mouture que l’on connaît bien, précédemment éditée par Universal, mais aussi le montage désiré du réalisateur. En réalité, ce nouvel assemblage fut effectué par un fan ayant dégoté une version du scénario original du film, sur Internet. Subjugué par l’exercice, De Palma aurait demandé à ce que l’édition de collection l’inclue. Il ne s’agit pas, ici, d’une interprétation non censurée, proposant des meurtres plus cruels ou graphiques. Ce nouveau montage présente exactement les mêmes scènes, mais assemblées avec une chronologie différente, comme le cinéaste le souhaitait à l’origine. Cette superposition de deux films divergents, qui sont en fait le même, saura vous faire saisir les subtilités de l’art du montage. Le cinéphile sera surpris d’y constater un ton aussi différent, notamment parce que le point de vue de l’ouverture change certaines perspectives. Que l’on soit adepte de la première version ou non, cette addition est plus que recommandable. Elle est même incontournable.
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