The Black Cat blu

[Dissection pour collectionneurs] The Black Cat de Severin Films

Le film
Les suppléments
Le transfert
Note des lecteurs0 Note
3.5
Note Horreur Québec

Les fans du cinéma de genre italien connaissent bien les maestros que sont les Bava, Fulci et Argento. Les plus perspicaces savent que le réalisateur de Suspiria possède une boutique spécialisée dans l’horreur (à Rome) avec son collègue cinéaste Luigi Cozzi, alias Lewis Coates. On doit à ce dernier les délirants pastiches d’Alien et de Star Wars que sont Contamination (avec Louise Marleau!) et Starcrash (1979), qui met en vedette Caroline ‘Maniac’ Munro.

Une décennie plus tard, l’actrice (en mode féline hyperbronzée) était à nouveau dirigée par Cozzi dans l’incroyable The Black Cat, qu’on n’a pas beaucoup vu de ce côté-ci de l’Atlantique. Merci à Severin Films de nous faire enfin découvrir ce joyau de l’âge d’or de l’horreur à l’italienne.

Celui de Cozzi est très fun aussi

BlackCatBLU 400x478 1Sachez que le long métrage n’a rien à voir avec celui que Lulci réalisa en 1981, ni avec la nouvelle d’Edgar Allan Poe. En fait, le film est sorti jadis en Italie sous le nom de Demons 6: De Profundis, en plus de presque clore la trilogie amorcée par l’immortel Suspiria et continuée avec Inferno. D’ailleurs, le film a été co-écrit par Cozzi et Daria Nicolodi, l’ex d’Argento, qu’on a pu voir dans plusieurs classiques de ce dernier, dont les films de sorcières susmentionnés, auquel ce Black Cat rend abondamment hommage.

On y retrouve notamment la monstrueuse troisième mère Levana, de la musique de Goblin et un usage abusif des couleurs primaires. Cinq ans avant Wes Craven’s New Nightmares (et un an avant le Cat in the Brain), Cozzi offrait un film d’horreur en mode mise en abyme, critiquant du coup l’industrie du cinéma. Ouep, ses protagonistes sont tous des artisans du 7e art aux prises avec une entité surnaturelle, alors que s’en suivent moult meurtres des plus extravagants. Qui plus est, le personnage du producteur en fauteuil roulant est fascinant, tout comme cette professeure spécialiste des sciences occultes.

Découvrez cet improbable mais ô combien divertissant bordel

Les amateurs d’horreur spaghetti se régaleront de rencontrer ici et là plusieurs figures connues (dont un caméo de Michele ‘Cemetery Man’ Soavi), en plus de rocker solide sur les rythmes heavy metal de Bango Tango et White Lion. On se réjouit aussi à la vue des multiples visions maléfiques rappellent autant Ghostbusters et Poltergeist (ou Videodrome) que City of the Living Dead. Et oui, ça implique un frigo et une télé possédés, un lugubre cimetière, des asticots et beaucoup de vomi.

Pas clair? Pas sûr? Pas grave! Entre deux des très nombreux rebondissements (possession, adultère, explosions, tournage de film d’horreur, petit bébé à sacrifier, etc.), on ne finit plus de s’esclaffer du montage déficient et de certains effets spéciaux dignes de KISS Meets the Phantom of the Park (des lasers!). Oh non, avec l’exubérant et cauchemardesque The Black Cat, on ne s’ennuie jamais. Un peu comme l’ahurissant Conquest de Fulci (oui!).

Les extras du noir chat

Disponible en format DVD et Blu-ray, une belle copie dépoussiérée et récemment transférée en 2K de The Black Cat (en version originale anglaise, avec sous-titres anglais optionnels) est incluse, nous permettant d’apprécier la qualité parfois discutable des nombreux effets spéciaux du long métrage.

Le disque comporte également comme suppléments une stupéfiante bande-annonce, ainsi qu’un tout nouveau reportage (de 10 minutes, mais on en aurait pris plus!) intitulé Cat on the Brain. Dans ce dernier, Munro et Cozzi s’y remémorent avec plaisir la production du long métrage, qui devait initialement être un film de science-fiction (ce qui explique les lasers!). Bref, un must pour tout collectionneur sérieux ayant une section dédiée au cinéma de genre italien.

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