Un groupe de jeunes adeptes de paintball trouve refuge dans une cabane isolée en forêt, qui s’avère être la demeure d’une cohorte de psychopathes.
Le filon principal du film The Zero Boys est de reprendre les éléments accrocheurs de plusieurs genres ayant prouvé leur efficacité au box-office. On y reconnaît donc le film d’action, le survival, et bien évidemment le slasher. L’exploitation purement commerciale pourrait se faire davantage ressentir (ce qui ne serait pas plus mal, remarquez) si le film n’avait certaines forces. Il faut donc savoir apprécier les B-movies pour en savourer la ballade, même si elle renferme plusieurs éléments positifs. L’excellente musique d’un jeune Hans Zimmer, par exemple, et une cinématographie flamboyante.
D’une certaine manière, c’est à travers les clichés usuels des genres dont il s’inspire que The Zero Boys affirme une certaine spécificité. Si archétypale puissent être les personnages, certains sont tout de même attachants, notamment les deux héros. Il est intéressant également de constater que ces fanatiques de jeux de guerre sont très préparés à accueillir les sadiques. Le parallèle que l’on dresse entre le jeu de survie et la survie elle-même soulève quelques idées intéressantes, même si on ne bifurque que très peu du cliché bien connu utilisant un fan de films d’horreur forcé a disposer de ses connaissances, apprises au cinéma, pour traquer un vrai meurtrier. Si le segment survival renvoie au film Deliverance, la partie slasher calque de nombreux traits sur la franchise Friday the 13th. Le réalisateur Nico Mastorakis assume et souligne sans gêne ses inspirations. Les personnages évoquent même Jason, devenu l’un des meurtriers les plus célèbres du cinéma d’horreur. Cela est d’autant plus délectable que le bungalow utilisé pour le tournage de The Zero Boy est celui où le réalisateur Steve Mineur aurait filmé Friday The 13th part 3.
Par ailleurs, avec l’omniprésence du found foutage qui pollue allègrement le cinéma d’épouvante actuel, on peut peut-être affirmer que The Zero Boys avait une touche avant-gardiste, en présentant la découverte d’une vidéocassette utilisée comme fenêtre sur le sort d’une victime. Bien sûr le concept du meurtre filmé par son assaillant a été abordé auparavant dans différents films comme Peeping Tom, mais dans The Zero Boys, ce sont des amateurs qui filment, et non pas un chef opérateur, comme ne l’était le personnage de l’acteur Karlheinz Böhm du film de Michael Powell. L’arrivé du caméscope devenait déjà une prémisse de cette démocratisation du cinéma qui surviendra après le succès de The Blair Witch Project.
Malgré une brève incursion sur le marché du DVD par Image Entertainment en 2003, il était grand temps pour le film de Mastorakis d’avoir une sortie avec un minimum d’ampleur. Le distributeur offre une restauration 4K, approuvée par le cinéaste lui-même. Le travail sur l’image est assez réussi, malgré quelques grains lors des scènes nocturnes. Comme une très bonne partie du film se déroule dans le noir, certains puristes risquent de sourciller. Pourtant, les détails de l’image que permet cette restauration demeurent surprenants. Le son original y est remastérisé, mais aucune version française n’est disponible, ni sous-titres. L’édition propose aussi un commentaire audio de l’actrice Kelli Maroney, qui se rappelle son expérience sur le plateau. L’actrice figure aussi dans une entrevue, tout comme sa collègue Nicole Rio. La pièce de résistance des extras est une entrevue du cinéaste Nico Mastorakis s’interviewant lui-même dans un exercice tout aussi ridicule que véritablement drôle. Sa dissertation sur The Zero Boys n’en est pas moins savoureuse, bien qu’un peu brève. Il nous parle d’ailleurs de la présence de Frank Darabont sur son plateau, alors que le futur metteur en scène occupait un petit poste à la production. Un peu comme le fait le studio Scream Factory, on propose une pochette réversible pour tout fan souhaitant retrouver le poster original. En résumé, les bonus sont biens, mais restent sans âme. C’est comme si on se sentait davantage passionné par le film que les artistes y ayant travaillé. On reste un tantinet sur notre faim, si on fait la comparaison avec certains compétiteurs qui nous bombardent d’enthousiasme dans leurs ajouts.
Si l’on aime moindrement le cinéma d’exploitation, ou encore les slashers, l’achat du Blu-ray vaut le coup pour ce petit film unique. En revanche, il faut bien admettre qu’avec un coût aussi exorbitant, le marchander lors d’une convention, ou attendre des soldes peut être avisé.
http://https://www.youtube.com/watch?v=RTnIhEclS2M
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