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Entrevue 666: David Harrisson et Yersinia Pestis

David Harrisson a plusieurs cordes à son arc. Vous connaissez peut-être l’homme pour son moyen-métrage Crucifix. Le film, en plus de se mériter un prix du jury au festival Vitesse Lumière en 2014, a récemment remporté un Awardeo, faisant exploser à plus de 15 000 ses vues en ligne. D’ailleurs, si vous ne l’avez toujours pas vu, c’est par ici.

D’abord photographe, artisan dans l’industrie du jeu vidéo et j’en passe, David travaille aujourd’hui du côté des effets spéciaux et de la post-production. Son prochain film intitulé Yersinia Pestis, un court-métrage sur fond de peste noir, est présentement en production et semble plutôt prometteur:

Au début du XXe siècle, le quotidien d’un village québécois isolé est troublé par la mort d’une fillette. Suivant les traces de son père qui était photographe funéraire, Émile s’y rend pour photographier l’enfant décédée. Au cours de son travail, il est inconfortable avec l’attitude circonspecte de ses hôtes. Malgré lui, Émile se retrouvera mêlé aux secrets les plus sinistres des villageois et découvrira le passé sombre qui hante le village. Jadis frappés par des vagues de peste mortelle, les habitants ont mis de l’avant une solution pour éradiquer la maladie impliquant un pacte avec le mal…

Une première bande-annonce de Yersinia Pestis est parue il y a quelques mois:

Intrigué, Horreur Québec s’est entretenu avec le réalisateur, question d’en savoir davantage sur le film ainsi que son créateur:


Horreur Québec — Qu’est-ce que c’est, Yersinia Pestis?

David Harrisson — C’est la bactérie, la bacille qui transmet la peste. Yersinia Pestis a été transmise à l’homme par les rats et c’est ce qui nous a amené la peste noire.

Avec le synopsis du film et la définition du titre, on voit bien où on s’en va… (rires)

HQ — Où en êtes-vous rendu dans la production du projet?

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Crédit photo: Didier Bertrand

DH — On a amassé des fonds sur indiegogo, un montant très intéressant qui nous a permis de créer la créature. Elle n’est pas encore terminée; on veut animer la bouche, la langue, etc. Ça fait un an que le scénario est fini. Avec la campagne, on voulait donc créer une première bande-annonce pour présenter le projet, montrer la créature et approcher les producteurs. Je suis en ce moment mon propre producteur et je fais toutes les demandes de subvention possibles.

HQ — Quand voudrais-tu débuter le tournage?

DH — On aimerait idéalement tourner à l’automne prochain. La température est très importante dans le film. J’aimerais avoir un mois de novembre sombre, sans feuille, avec de la boue et gris. Pas des petits bourgeons du printemps.

HQ — Comment as-tu découvert la maison et le village qui allaient être au coeur de son film?

DH — C’est un de mes amis de longue date, Éric Alan Caldwell, aujourd’hui Conseiller de ville d’Hochelaga, qui vient de Sainte-Edwidge, dans les Cantons-de-l’Est, qui m’a invité dans son village un jour. Il m’a amené à l’Auberge Ruée Vers Gould la première fois il y a environ 8 ans. J’ai eu un coup de foudre avec la place et j’y retourne à chaque année.

Puis j’me suis dis qu’il fallait faire un film d’horreur là. En plus, dans la maison rattachée à l’Auberge, il y a des histoires qui circulent… On dit que la dernière personne qui aurait vécu là, une femme d’origine écossaise prénommée Maude, hanterait les lieux. Puis on sent cette vibe-là. On se sent au début du 20e siècle.

HQ — Tu as déjà un solide casting d’annoncé: Olivier Barrette, Claude Lemieux et Élyse Aussant. Est-ce que c’est un défi pour toi de travailler avec des acteurs professionnels?

DH — J’suis un peu stressé, mais finalement je me dis que mon travail devrait juste être plus facile. C’est des professionnels! En les guidant et en leur faisant confiance, je pense que je vais avoir tout ce que je veux, plus facilement qu’avec un comédien improvisé ou un ami.

J’ai rencontré Claude Lemieux dernièrement, on a parlé du personnage pendant deux heures. En plus le gars a 40 ans d’expérience. C’est super stimulant!

Moi je veux améliorer la qualité du film. Crucifix était humoristique, série-B, alors ça ne me dérangeait pas de prendre mes amis comme acteurs. Mais là, c’est horreur, psychologique et dramatique. Si on ne croit pas aux personnages, si c’est faux, ça ne passera pas. Ce casting-là va pouvoir me le donner.

HQ — Aspires-tu au long-métrage? Quels sont tes projets futurs?

DH — J’ai déposé un autre projet de court-métrage récemment. Cette fois, c’est un film de science-fiction. Environ 10 minutes, un peu mystique, sur l’origine des espèces. Je ne veux pas trop en dévoiler, mais on s’en va vers autre chose.

Dans le meilleur des mondes, dans le futur, je veux réaliser ce que j’écris. J’ai des idées de longs, mais ils ne sont pas encore écrits. J’aimerais BEAUCOUP faire un film d’exorcisme. Je suis un fan fini du genre. Dans ma tête, ça se passerait dans un Québec des années 50…

HQ — On espère voir ça!

***

HQ — Qu’est-ce que le succès de Crucifix à Awardeo a changé dans ta carrière?

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Design : Rico Beaudoin

DH — J’suis vraiment content parce que lorsqu’on a sorti le film, j’ai été un peu accueilli avec une brique et un fanal. Ça faisait 2 ans que je travaillais là-dessus alors peut-être que les attentes étaient trop hautes. Ça m’a un peu refroidi.

Après, le film est parti en festivals et a vécu par lui-même. Il est passé à Regard sur le court-métrage, on l’a envoyé à Vitesse Lumière où on a gagné le prix Météor Écarlate. Après eux l’ont envoyé en France, en Bretagne, pour ensuite revenir au Comic Con à Montréal et à Québec, etc. C’était ma victoire!

Quand Awardeo est arrivé, 2 ans après la sortie du film, ça vraiment été la cerise sur le sundae. J’étais vraiment content!

HQ — Comment es-tu tombé en amour avec le cinéma d’horreur?

DH — Je ne trippais pas vraiment sur l’horreur quand j’étais jeune. J’ai vu The Evil Dead à environ 5 ans et j’en ai fait des cauchemars. Au secondaire, j’ai rencontré un gars qui était fan fini du genre et il m’a fait découvrir l’horreur. Ce que moi je trouvais un peu mal fait, j’ai fini par l’apprécier à cause de sa passion qu’il m’a littéralement transmise.

HQ — Ton film d’horreur préféré en 2016?

DH — Hmm, je dirais peut-être 10 Cloverfied Lane. J’ai vraiment aimé le mélange d’horreur et de thriller qui se terminait avec le côté fantastique/science-fiction. Sinon j’ai aussi apprécié Green Room. J’ai trouvé qu’il avait un côté trash avec les skinheads, les chiens, etc., qu’on ne voit pas souvent. J’ai trouvé Don’t Breathe correct, honnête, mais sans plus…

HQ — Tu travailles dans l’industrie de la post-production. Qu’est-ce qui t’impressionne le plus: un effet pratique ou un effet numérique?

J’aime les deux. Je pense que quand c’est bien mixé, c’est parfait. Par exemple, comme dans un film de del Toro, c’est un mélange des deux et les créatures sont magnifiques. Certains plans en pratiques, d’autres au numérique…

Ce que j’aime moins du numérique, c’est qu’on sent que ce n’est pas «présent» dans les lieux, même si c’est ultra bien fait. C’est pour ça principalement que j’aime les créatures faites en silicone.

Dans mon film, on a construit la créature et on compte utiliser des effets de perspectives à la Seigneur des anneaux pour la rendre encore plus imposante, mais on compte aussi combiner ça avec du numérique. Elle va être accompagnée par des rats, des vrais, mais tournés sur green screen. Même chose pour les effets de neige et de fumée, etc.

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Crédit photo: Didier Bertrand

HQ — C’est sûrement un bon avantage pour toi, de travailler déjà dans le domaine des effets spéciaux.

DH — Oui, c’est certain. C’est moi qui s’occupe des effets numériques dans tous mes films. Mais du côté pratique/mécanique, je ne peux pas tout faire. Pour la créature, j’ai appelé mon ami Camille Monette, un gars super talentueux. Il s’y sont pris à deux pour mouler la tête et comme les gars ont des jobs en même temps, ça nous a sûrement pris 6 ou 7 mois pour la construire à temps perdu.

L’avoir fait en 3D, je l’aurais terminée beaucoup plus vite, mais je n’aurais pas eu l’effet que je voulais créer.

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Crédit photo: Didier Bertrand

HQ — Qu’est-ce qui te fait peur?

DH — La possession! Le noir, le silence, une porte qui grince, ça ne me fait pas tant peur. Moi si la porte grince, j’ai envie de me lever et aller voir ce qui se passe. S’il y a des esprits, j’ai envie de les voir. Mais avec la possession, tu n’as plus le contrôle de toi. Ça me terrifie!

***

HQ — Si tu pouvais refaire 6 films, lesquels ce serait?

DH — C’est tricky! Si je dois les refaire c’est parce que je pense qu’on peut les améliorer…

Le premier serait Dune. Un film écoeurant, mais avec quelques failles. Villeneuve va le faire en plus! Naked Lunch. Elephant Man. The Passion of the Christ; la musique a trop mal vieilli! The Mission avec Robert De Niro, un film que j’adore mais qui a aussi mal vieilli. Close Encounters of the Third Kind pour finir.


On suivra donc les développements du film de très près! Suivez les dernières nouvelles de Yersinia Pestis sur la page Facebook du film.

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