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Entrevue 666: Monia Chokri et Les Affamés

Monia Chokri n’est pas une actrice (et réalisatrice) inconnue au bataillon du cinéma québécois. Nous avons eu le plaisir de la voir jouer dans des films de Denis Arcand (L’âge des ténèbres) ou encore Xavier Dolan (Les amours imaginaires, Laurence Anyways) et c’est au détour d’un plateau de tournage que je lui ai justement mis le grappin dessus: impossible pour moi d’ignorer sa présence au casting de Les Affamés, le film de zombie québécois qui nous fait trépigner de curiosité depuis maintenant plusieurs mois.

Attention lecteurs, Monia semble nous prévenir que le film de Robin Aubert n’est pas que un film de morts-vivants.


Horreur Québec — Les Affamés est un projet qui reste encore très mystérieux malgré l’attention qu’il soulève auprès des amateurs de cinéma d’horreur. Peux-tu nous parler un peu du synopsis du film?

Monia Chokri — Dans un village, les choses ont changé. Certains habitants ne sont plus ce qu’ils étaient. Ils se mettent à attaquer leurs familles, leurs amis, leurs voisins… On les surnomme «Les Affamés». Une poignée de survivants s’enfoncent dans la forêt afin de leur échapper.

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HQ – Peux-tu nous parler de Tania, ton personnage? Qu’est-ce qui le pousse à survivre au milieu d’une invasion de morts-vivants?

MC — Je pense que Tania est le genre de fille qui ne serait pas portée naturellement à se débrouiller dans la vie courante. Dans ce contexte de survie, elle devra affronter ses peurs et se développer un courage qu’elle n’a pas d’office. C’est d’abord l’envie de se sauver elle-même qui la pousse à survivre, ensuite, sa rencontre avec le groupe, dont Bonin, lui donnera la force de protéger ses nouveaux camarades.

HQ — Est-ce très différent des autres personnages que tu as interprétés au cours de ta carrière? T’es-tu nourrie de ceux-ci pour construire Tania?

MC — Très différent en fait. Je campe souvent des rôles de femmes assez fortes psychologiquement, ou du moins, qui se présentent de la sorte. Tania est chialeuse, bébé, princesse, elle aime les choses simples, elle est très concrète. Cela change de mes constructions habituelles de personnage. J’ai eu un énorme plaisir à puiser dans d’autres sources en moi pour la créer.

HQ — Le cinéma d’horreur est réputé pour avoir longtemps permis de propulser de jeunes acteurs sur le devant de la scène. Mais certains d’entre eux se sont aussi malheureusement trouvés enfermé dans le genre. Comment entrevois-tu ta participation au genre et qu’est-ce qui t’a poussé à accepter ce genre de rôle – et surtout, tenterais-tu l’expérience à nouveau?

MC — Le film de Robin Aubert est surtout un film d’acteurs. Ce n’est pas un film de genre dans la mesure où son point d’encrage n’est pas le sang ou la peur mais bien la relation entre les personnages, les dialogues. Comme disait Robin: «le genre est un prétexte à faire un film d’acteurs.» Dans cette mesure, je sens que je m’inscris dans un film tout à fait normal. Ce qui m’importe c’est une bonne histoire, des bons dialogues, des personnages forts. Le genre est le cadet de mes soucis. Cela dit, j’ai eu un plaisir fou à faire ce type de film. Avec un bon scénario à l’appui, je recommencerais demain.

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HQ — Nous autres fanatiques d’horreur connaissons Robin Aubert pour Saint-Martyrs-des-Damnés. Comment as-tu vécu cette collaboration?

MC — Robin Aubert est un des plus grands réalisateurs et directeurs d’acteurs avec qui j’ai travaillé. Je suis vraiment en admiration face à son travail. Je l’aime profondément et j’espère travailler à nouveau avec lui, c’était trop le fun et trop court.

HQ — Il existe autant de types de zombies que des films de zombies et les maniaques de cinéma de genre voudront sans doute savoir quel genre de mort-vivants sont ces Affamés. Peux-tu nous donner quelques détails?

MC —On n’est pas dans The Walking Dead. Il n’y a pas d’effets spéciaux ou de maquillages trop élaborés dans Les Affamés. L’idée c’est que les Affamés sont des gens normaux, toujours vivants, qui, à la suite d’une fièvre contractée par morsure, auraient perdu la tête et seraient devenus fous et violents. Pour les gens qui avaient à interpréter Les Affamés, le défi était de faire passer cette folie dans un regard plus qu’appuyé que par un «déguisement de zombie». Je trouve cela encore plus angoissant parce qu’une épidémie est plausible dans la vie, plus que quelqu’un qui se relève de sa tombe.

***

456900 388917494499083 1137510916 oHQ — Dans cette seconde partie, on veut apprendre à te connaître un peu plus, mais selon nos critères. C’est quoi ton genre de film d’horreur?

MC —Les films de Polanski et de Hitchcock. Du grand cinéma mélangé avec des éléments d’horreur. The Shinning et Psycho aussi me font mourir de peur et d’admiration cinématographique.

HQ — Quand tu étais plus jeune, y’a t-il eu un film qui t’as tellement foutu la chienne qu’il t’a empêché de dormir?

MC —Enfant, assurément, Chucky. Children of the Corn (1984) m’avait aussi pas mal foutu la chienne. Adolescente, The Blair Witch Project m’a empêché, jusqu’à ce jour, de faire du camping.

HQ — Dans quel clan es-tu? Ceux qui ont peur du paranormal ou ceux qui ont peur des tueurs en série bien réels?

MC —C’est simple, j’ai peur de tout.

HQ — Y a-t-il des certains types de film d’horreur pour lesquels tu n’éprouves aucune affection?

MC —Ça va vous faire rire: les films de zombies. Ça me fait zéro peur.

HQ — Cette question est lame mais je ne peux m’empêcher de la poser pareil: sur une île déserte, tu ne peux emmener qu’un seul film (d’horreur bien entendu). Lequel, et pourquoi?

MC —Quelle mauvaise idée de regarder un film d’horreur sur une ile déserte.! Vous voulez que je meurs de peur?! Mais si j’ai pas le choix: The Tenant de Polanski.

HQ — Est-ce que, comme nous ça te fait du bien de voir un film d’horreur québécois?

MC —Ça me fait du bien de voir des bons films québécois, horreur ou pas.

***

HQ — Monia, tu n’as pas seulement connu le succès en tant qu’actrice mais aussi en tant que réalisatrice. Donne-nous une liste de 6 films que tu aurais aimé réaliser ou dans lesquels tu aurais aimé jouer.

MC — J’aurais aimé réaliser:

  • Husbands and Wives de Woody Allen
  • The Big Lebowski des frères Coen
  • Sweet Sixteen de Ken Loach
  • Tous les films de Paul Thomas Anderson
  • Stalker d’Andreï Tarkovsi
  • Raging Bull de Scorsese

Monia Chokri participera à un 5 à 7 des Rendez-vous du cinéma québécois en compagnie de Robin Aubert, Marc-André Grondin et Stéphanie Morissette ce soir, le 23 février, afin de discuter du film. L’entrée est libre, c’est donc un rendez-vous!

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