Le cinéaste autrichien Stefan Ruzowitzky, à qui l’on doit les deux Anatomy, mais également récipiendaire de l’Oscar du meilleur film étranger pour le drame de guerre The Counterfeiters en 2007, est de retour cette année avec le thriller au climat glacial Cold Hell (Die Hölle).
Özge, une dure à cuire qui travaille comme chauffeuse de taxi, débarque dans son appartement miteux un soir et aperçoit par la fenêtre le corps mutilé de sa voisine, gisant sur le sol. Saisie par la vision, elle ne remarque pas tout de suite que le tueur l’observe à son tour aux côtés de la dépouille. Le jeu du chat et de la souris débute alors que l’homme tentera de l’éliminer.
Cold Hell marie les genres comme on l’a peu souvent vu. Le film passe de mises en scène à la Mario Bava dans le premier meurtre brutal, aux poursuites de bagnoles effrénés typiques des films d’action européens — une scène d’ailleurs carrément renversante! —, jusqu’à l’ambiance glauque des thrillers policiers classiques à la Se7en. Le cinéaste arrive même à glisser des touches d’humour ici et là. Le plus étonnant, c’est que le mélange s’avère parfaitement homogène entre les mains de Ruzowitzky.
La caméra nerveuse capte une Vienne aux couleurs froides et peu invitante, alors que notre héroïne, spécialiste des arts martiaux, se démène pour rester en vie. L’actrice Violetta Schurawlow ne déroge pas une seconde de son rôle et offre une performance à l’image de son personnage, forte et sans pitié. Dommage que le scénario se perde en chemin dans une histoire d’amitié et d’amour clichée et inutile; un moment long, qui vient casser le rythme.
Heureusement, l’action redémarre en trombe pour le dernier acte, qui nous garde sur le bout de notre siège jusqu’au générique! Notre héroïne commet bien, au final, un geste plutôt douteux (pourquoi faire aussi compliqué quand on peut faire simple?), mais tout ça est rapidement excusé alors que Cold Hell s’avère terriblement efficace.
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