Je n’aime pas ça les films français. Vraiment pas du tout. Pis avant de me faire dire que je suis intolérant, laissez-moi rabattre votre caquet en vous dévoilant que je suis Français — alors j’ai l’doua! Je disais donc que je n’aime pas le cinéma français. Je ne sais pas ce qui me cringe autant là-dedans: je n’aime pas leur rythme, je n’aime pas leurs thématiques et je n’aime pas non plus le jeu d’acteur typique de l’hexagone… dans le fond je n’aime rien — non, pas même Haute Tension, ni Martyrs. Imaginez donc mon enthousiasme en début de séance. J’étais aux anges, préparé à passer de longues minutes à haïr le bouquet culturel puant qui s’apprêtait à défiler devant mes yeux. Ça n’aidait pas non plus de voir la distribution: la fine crème des youtubeurs français dans les rôles principaux. En bref, je m’attendait au pire et j’y mettais toute la mauvaise volonté (et foi) au monde.
Ben devinez quoi: c’était vraiment correc’! Et le mieux dans tout ça, c’est que le film a mis à peine 5 minutes pour me faire réaliser ô combien ma tête de cochon devait apprendre à faire fi de mes préjugés. C’est en effet avec un très cool plan séquence que l’on découvre les personnages principaux. Mouvement de caméra, direction artistique et colorisation offrent d’emblée un bel aperçu de l’oeil avisé de la direction de la photographie du film. C’est léché, digne d’un réalisateur que l’on sait (et sent) habitué aux clips vidéo.
Pour rentrer dans le gras du film, il va falloir parler des personnages, des acteurs, et de leurs dialogues. Amis québécois, soyez prévenus: c’est vraiment très français comme humour. Le manoir est blindé de gags centrés sur le langage ultra familier de France (verlan et idiotismes à go-go) et sur la culture populaire ringarde et franchouillarde des années 1990. Mais rassurez-vous, le tout reste très abordable et il est délicieux, même pour le public québécois, d’apprécier toute la richesse et la saveur du parler de vos cousins — en témoigne les réactions hilares du public de Fantasia qui découvraient la fine fleur des expressions grossières de ruelles parisiennes.
Autrement, je dois bien avouer (malgré toute ma bonne foi retrouvée) que certains des gags alourdissent le rythme du film et ont tendance à parfois désamorcer l’impact des jokes les plus fines du film. Les gens bon public sauront sans doute passer outre alors que les autres grinceront un peu plus des dents.
En bref, Le manoir arrivera sans doute avec le temps à rejoindre les rangs des comédies françaises les plus appréciées de notre génération, malgré quelques lourdeurs un peu grasses. Je recommanderais donc à quiconque de se déplacer pour la seconde projection qui aura lieu le 2 août.
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