Avec son folklore lugubre et son esthétique tout droit sortie des années 1800, November semblait annoncer un conte à la manière de The Witch. Le public de Fantasia a pourtant eu droit à une fable aux antipodes du réalisme du film de Robert Eggers.
Basé sur le bestseller estonien Rehepapp de Andrus Kivirähk, le film s’aventure dans un petit village païen de la région où sorcellerie, fantômes et autres créatures étranges cohabitent. On y suit particulièrement une paysanne, éprise d’un jeune homme qui, lui, n’a d’yeux que pour la Baronne de la région.
Le film de Rainer Sarnet (The Idiot) n’est pas un film d’horreur, mais davantage un poème sombre racontant les fables et légendes du pays d’Europe du Nord. Les ancêtres décédés viennent souper à la Toussaint, on signe des contrats avec le Diable et les outils s’assemblent pour créer des êtres magiques qui aident aux tâches en cet hiver difficile. Malgré l’aura de mystère qui plane, l’ambiance baigne davantage dans l’humour noir que la frayeur.
La magnifique photographie en noir et blanc de la production passe de scènes délavées à d’autres carrément en négatif. Mais malgré la facture visuelle attrayante, plusieurs métaphores s’avèrent insaisissables pour ceux qui ne seraient pas familiers avec les anciennes histoires de l’Estonie. On assiste donc avec une certaine distance à cette succession de bizarreries; certaines scènes deviennent ainsi plutôt longues et incongrues, malgré tout le lyrisme qui s’en dégage.
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