Au cours du festival Fantasia, on enchaîne les expériences cinématographiques avec des bonheurs variés, si bien qu’il devient difficile de croire qu’un film se démarquera des autres pour devenir un coup de coeur. Our House relève ce défi avec brio.
Ethan Lightman (Thomas Mann, Amityville: The Awakening) travaille au développement d’une machine qui, en théorie, rendrait possible la distribution d’électricité sans fil. Cette invention accapare beaucoup de son temps et l’éloigne de sa famille jusqu’au jour où ses parents trouvent la mort dans un accident de voiture. Maintenant obligé de veiller sur son frère et sa soeur, Ethan emménage avec eux dans la maison familiale et y installe son laboratoire. Son temps libre est dédié à la confection de sa machine qui s’avère plutôt à servir de catalyseur pour les esprits se trouvant dans l’au-delà, ce qui amènera la petite famille endeuillée à l’affrontement d’un danger imminent.
Remake du film Phasma Ex Machina, ce premier long métrage d’Anthony Scott Burns (Holidays, le segment Father’s Day) se révèle être une excellente surprise et la démonstration de son indéniable talent. Burns a la chance de mettre en image l’excellent scénario de Nathan Parker (Moon) évoquant métaphoriquement la dure réalité du deuil. Our House n’est pas bourré d’action, mais mise plutôt sur un rythme lent avec lequel le réalisateur réussit à installer une ambiance angoissante qui nous conduit graduellement et subtilement vers une finale intense et terrifiante. La conception de ces êtres d’outre-tombe est faite sobrement et en toute simplicité ce qui rend la chose complètement effrayante. Les jump scare sont pour la plupart du temps justifiés et jamais gratuits.
Évidemment, la magie du film de Burns ne fonctionnerait tout simplement pas sans des personnages attachants et des acteurs livrant la marchandise. La petite Becca, interprétée par Kate Moyer (Holly Hobbie), vole carrément la vedette. La jeune canadienne crève littéralement l’écran avec aisance et naturel. L’acteur jouant son frère Matt, Percy Hynes White (Rupture), livre également une excellente performance nuancée. Par leur performance, les trois acteurs invitent le spectateur à faire partie de leur famille et véhiculent merveilleusement bien les émotions que le deuil peut engendrer.
Cette coproduction canadienne, américaine et allemande aura une place de choix dans mes coups de coeur du festival Fantasia 2018. Ne réinventant pas la roue, elle parvient tout de même à effrayer efficacement, mais, également, à émouvoir.
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