Parmi notre liste de titres attendus de la sélection Fantasia de l’année, on retrouvait Satan’s Slaves, succès monstre au box-office indonésien de l’an dernier. Réalisé par Joko Anwar, qui nous a donné Ritual en 2012 et la série télé Halfwords plus récemment, ce remake d’une production plus obscure de 1982 (qui elle se décrit comme leur version de Phantasm!) promettait de nous offrir une bonne dose de frayeurs.
Une ancienne chanteuse et mère de quatre enfants, gravement malade depuis plusieurs années, s’éteint en laissant sa famille dans le besoin. Lorsque le père de la maisonnée doit quitter pour quelques jours, il laisse ainsi Rini et ses trois frères aux prises avec des phénomènes paranormaux plutôt intenses.
Sans gêne, la production puise directement dans les succès du cinéma paranormal populaire de James Wan et du J-Horror, particulièrement The Ring, pour créer ses scènes de tension pourtant terriblement efficaces. De cette clochette inquiétante, jadis appartenant à la mère malade, qui retentit à tout bout de champ, aux sons de coups portés aux murs comme lorsque grand-mère jouait à la cachette, la première moitié du film ne laisse aucun temps mort. On reconnaît grandement l’influence de la caméra du réalisateur de The Conjuring, qui vascille de gauche à droite, pour nous faire sursauter à l’aide d’apparitions fantomatiques. Le maître américain pourrait même s’inspirer ici d’une ou deux trouvailles particulièrement réussies pour son prochain succès.
Mais le film beurre pourtant épais. Trop épais même. Si les premières gimmicks fonctionnent à merveille, le manège, trop souvent répété, finit par s’essouffler et perdre de son efficacité. Le scénario passe tellement de temps à vouloir nous effrayer qu’il oublie même de raconter son histoire. Un garçon possédé est par exemple ainsi rangé aux oubliettes, pour revenir soudainement «guéri», et le dernier acte nous présente une idée pourtant intéressante, mais rapidement expédiée.
Non, Satan’s Slaves n’est pas un bon film, cinématographiquement parlant: le scénario et la réalisation recyclent beaucoup et la distribution est inégale. En revanche, cette dernière trouvaille indonésienne est terriblement divertissante.
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