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[Fantasia 2019] Bliss: une dernière ligne avant de partir?

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Note Horreur Québec

Une artiste peintre part à la recherche de son inspiration perdue dans un maelström de fêtes et de drogues où elle croisera éventuellement le baiser d’un vampire qui la transformera à jamais.

Le cinéaste américain Joe Begos (Almost Human, The Mind’s Eye) venait présenter son dernier Bliss en première canadienne lundi soir dernier à Fantasia; un film qui mise sur l’excès et où chaque élément de la production est poussé à l’extrême pour faire valoir son point et créer son style visuel.

Et le style peut parfois devenir le problème. Le long-métrage, qui partage beaucoup avec The Devil’s Candy, mais en plus crasse et granuleux, nous assomme d’éclairages aux couleurs saturées et d’un montage qui devient parfois si effréné qu’on peine à respirer. Pareil à la trame sonore, avec ses rythmes lourds et ses bruitages soutenus (merci au système de son démesuré de l’Auditorium des Diplomés — quelqu’un a des acouphènes depuis?), qui s’empilent et escaladent jusqu’au mal de tête. L’ennui, c’est que Panos Cosmatos s’est aussi baigné à peu près dans les mêmes eaux l’an dernier avec un Mandy beaucoup mieux dosé, au style irréprochable et qui atteignait davantage la cible. Comme quoi il est plus efficace de souligner l’excès avec un silence plutôt qu’une autre tonne de vacarme, qu’il soit visuel ou auditif.

L’actrice Dora Madison (Dexter) est en mode Isabelle Adjani avec une performance physique au possible, et des résultats variables. Difficile d’ailleurs de s’attacher à un personnage aussi survolté, qui enfile les «fucks» avec la même vivacité que les lignes de poudre. Avec ses dialogues aussi vulgaires et criards et ses quantités astronomiques de drogues, le film qui se voulait edgy et dangereux sombre parfois plutôt dans la caricature.

Reste le gore promis, qui oui, suit la même lignée que le reste en fin de parcours avec ses litres et ses litres de sang, mais le chemin est un peu long avant d’y parvenir. Alors qu’on nous annonçait un road trip bien tassé de 80 minutes, Bliss s’attarde plutôt sur la transformation vampirique douloureuse de notre artiste — ses oeuvres sont du peintre californien Chet Zar — dans un manège qui devient rapidement répétitif.

Le film aura toutefois bonne presse. Un spectateur a perdu connaissance pendant la projection et les gyrophares de l’ambulance nous accueillaient à la sortie, boulevard de Maisonneuve, comme si le film continuait de nous agresser avec ses flashs de lumières rouges. Au final, soit le public embrassera la proposition pourtant audacieuse de Begos, soit il en sortira amèrement repoussé. Dans les deux cas, Bliss demeure un exercice de style qui ne passera malheureusement pas à l’histoire du film de vampires.

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