L’un des bonheurs de Fantasia, c’est de découvrir des films des quatre coins du monde, qui n’arriveraient pas nécessairement jusqu’à nous autrement. À cet effet, Dachra, le tout premier film d’horreur de la Tunisie, nous était présenté cette semaine, une production qui s’inspire «d’un fait vécu» ou plutôt d’un sujet social tabou et plutôt tragique: celui des enfants victimes de sorcellerie en Afrique du Nord.
D’abord, Dachra signifie «village» en Arabe. C’est où atterriront trois malheureux étudiants en journalisme qui ont choisi comme sujet d’enquête l’histoire étrange d’une femme internée, retrouvé égorgée et soupçonnée de sorcellerie. Leurs recherches les mènera jusqu’à ses origines, où magie noire rencontre cannibalisme.
Visuellement, pour un premier film d’horreur, le Québec a de quoi être jaloux de la Tunisie. Abdelhamid Bouchnak, qui signe ici son premier long-métrage au scénario et à la réalisation, sait manier la caméra. Avec sa maîtrise des ombres et des lumières et ses plans excessivement créatifs, le cinéaste installe une atmosphère lugubre qui fonctionne du début à la fin et nous plonge dans ce cauchemar crade, rempli de viandes à sécher et à bouillir.
Si le trio de jeunes journalistes, qui semblent se connaître depuis toujours, s’avère très crédible, leurs chicanes criardes et incessantes finissent par devenir extrêmement lassantes. Leur périple deviendra aussi plutôt sinueux, voir même long, avant d’arriver au cœur du sujet. Les scènes à la bibliothèque et même celles à l’asile pour aller interviewer la sorcière cinglée en question — on aime tous un bon moment à l’asile décrépit — procurent bien quelques frissons, mais servent à peine l’intrigue. Au moins vingt minutes de ces presque deux heures auraient pu être facilement retranchées sans miner le récit.
Sans être complètement clichés, les revirement du scénario restent classiques et nous offrent au final un divertissement qui se regarde bien, mais dont on ressort également indemne, prêt à passer au suivant.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.