Une jeune fille sauvage élevée en forêt par une cannibale se voit prit sous son aile par une école catholique voulant la civiliser pour redorer son image.
Après Offsping et The Woman, ce nouveau volet mettant en scène le personnage de cette femme sauvage est réalisé cette fois par l’actrice Pollyanna McIntosh, qui l’incarne pour une troisième fois. Il s’agit du premier long-métrage de la dame, qui sera certainement à suivre dans les années futures. Si la kyrielle de commentaires critiques émis en filigrane dans Darlin’ a de prime abord un goût de recyclage (la différence entre les classes sociales, les abus au sein de l’église, la misogynie ambiante), la férocité de cette satire trouve son équilibre lorsque l’on superpose le parcours de cette adolescente que l’on doit «sauver», celui de la religieuse torturée qui s’occupe d’elle et finalement le sort que trouvera cette cannibale meurtrière des premiers films. Ce chaos de déjà vu atteint rapidement une sensibilité qui lui est propre.
McIntosh propose une réalisation efficace et le climat malaisant qui découle de son long-métrage n’est aucunement négligeable. La religion autrefois réconfortante est ici austère et froide et la cinéaste montre sa lourdeur en nous livrant un film qui nous travaille durant toute sa durée. Cela dit, est-ce que cette intéressante balade saura transcender son visionnement ou même son genre pour devenir une œuvre fondamentalement dérangeante? Certainement moins que les deux opus précédents. Malgré un certain savoir faire dans la mise en scène, McIntosh ne déploie pas la minutie dont faisait preuve celle de Lucky McKee pour The Woman, où chaque regard offrait une explosion de non-dits.
Lauryn Canny campe merveilleusement bien les différentes tonalités de l’héroïne et Nora-Jane Noone (The Descent) est touchante en religieuse qui s’interroge sur ce dont elle est témoin. En imperturbable femme des cavernes meurtrière, McIntosh s’impose une fois de plus.
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