On le connaissait comme la deuxième moitié des Mo Brothers. Il a réalisé 3 longs-métrages avec son populaire partenaire Timo Tjahjanto, incluant Macabre et Headshot. Cette fois, le cinéaste indonésien Kimo Stamboel s’aventure en solo dans l’adaptation d’un jeu vidéo de survival horror où le joueur utilise son téléphone intelligent pour résoudre des problèmes et repousser les divers fantômes qui s’en prennent à lui.
Afin de doper leur nombre de followers sur Instagram, une bande d’adolescents décide de s’enregistrer en direct depuis un bloc appartement abandonné à la jungle et notoirement hanté. Une des jeunes, Linda, a un historique particulier avec l’endroit. Le groupe y fait la découverte d’un portail magique qui les transporte vers une dimension pleine de démons.
À pareille date l’an dernier, on découvrait Satan’s Slaves à Fantasia et on s’extasiait devant sa capacité à croiser le cinéma de James Wan à une imagerie indonésienne riche et glauque. DreadOut possède lui aussi beaucoup de cinéma hollywoodien dans son ADN, mais il ressemble davantage à ses productions insipides destinées à un tout jeune public.
D’abord, on se demande vraiment pourquoi le film a besoin d’un groupe de six adolescents pour raconter son histoire. Guère plus violent qu’un épisode de Goosebumps, DreadOut ne liquide… personne. Le danger causé par les démons devient vite relatif, puisque les protagonistes courent comme des poules pas de tête en utilisant un flash de cellulaire divin pour se sortir de tous leurs mauvais pas.
La caractérisation des personnages est si inintéressante qu’on vous pardonnerait de ne pas savoir les distinguer à l’arrivée du générique. Pire, les tentatives par le réalisateur de mettre en scène le groupe dans ses interactions avec le surnaturel donne souvent lieu à du blocking désastreux, qui rend le film visuellement désordonné. La confusion naît aussi au sein de lignes de dialogue très peu crédibles.
Co-produit avec la Corée du Sud, le film ne manque pourtant pas de moyens et plante habilement son ambiance en début de parcours. Les effets spéciaux sont souvent impressionnants: morts-vivants semblant sortir d’un film de Lucio Fulci, séquences de lévitation très crédibles, impressionnants maquillages de possédés, etc. La belle direction photo emploie chandelles, brume et crasse. Le design sonore tonitruant a ravagé les tympans de ce critique.
C’est toutefois difficile d’imaginer une version de DreadOut qui fonctionne. Un scénario typé enchaînant les maladresses, une réalisation devenant répétitive bien avant que les 85 minutes réglementaires se soient écoulées… Malheureusement, il faudra classer ce film auprès des nombreuses autres adaptations ratées de jeux vidéos.
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