the wretched pierce bros

[Fantasia 2019] Entrevue sorcières, folklore et «The Wretched» avec les Pierce Brothers

C’est le week-end dernier que Fantasia présentait The Wretched en grande première mondiale et en présence des réalisateurs et scénaristes passionnés Brett Pierce et Drew T. Pierce et d’une poignée des leurs acteurs.

Nous avons eu la chance de discuter avec les cinéastes de leur film de sorcière:


The Wretched affiche film
Horreur Québec: Diriez-vous que The Wretched est un conte macabre ou un film d’horreur?

Pierce Brothers: C’est également les deux. Disons 50% l’un et 50% l’autre. Ce qui est très drôle, c’est que lors de l’écriture du film, on le percevait surtout comme un film d’épouvante et quand le film a été tourné, on a réalisé qu’il y a avait un aspect conte très présent. Bien sûr, nous avons fait de la recherche sur le folklore et la mythologie entourant les sorcières, mais nous avons réalisé que cet aspect conte de fée macabre était encore plus présent qu’on ne l’avait imaginé.

HQ: On ressent une très grande influence des années 1980 dans votre long-métrage. À quel point aviez-vous ces films et cette période à coeur?

PB: Nous avons été conçus dans les années 1980 et une grande partie de ce qui nous influence vient de cette époque. Comme il est facile de le comprendre, nous avons aimé Fright Night. Je ne dirais pas que nous voulions directement assimiler cette décennie, mais nous nous aimions la manière à laquelle les personnages étaient développés et présentés. On dirait que de nos jours, plus personne ne sait comment réaliser un film de monstres. Il n’y en a que pour les fantômes et les paranoïaques.

HQ: Votre précédent film, Deadheads, était une comédie d’horreur, alors que celui-ci est plus dirigé vers un horreur sérieux. Est-ce que c’est plus difficile de faire une comédie d’horreur ou un film d’horreur pur?

PB: Les deux ont le même degré de difficulté. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il est très difficile de faire un bon film d’horreur. Quand j’en vois un qui m’embarque et me captive, je suis aux anges. Mettre certains aspects comiques peut aider parfois à amplifier les éléments dramatiques. Le problème c’est souvent de trouver le bon moment, car la partie comique ne doit pas désamorcer la peur. Les gens parlent souvent d’Hitchcock quand ils font référence à la peur au cinéma, alors que ce génie ne le faisait jamais de manière consciente. Il faisait des films où on s’attachait tellement au personnage que la peur se développait dans le suspense.

The Wretched film

HQ: Est-ce que l’aspect physique de la créature vient entièrement du folklore?

PB: En partie, oui. Nous aimions l’idée d’une femme qui survit en forêt durant des siècles et qui devient mi-animale, mi-humaine. On voulait que son aspect explique un peu son évolution.

HQ: Vous donnez une réelle importance aux arbres dans vos décors, en particulier à celui de la sorcière. C’est toujours une référence aux fables et légendes?

PB: Oui. Nous avons trouvé une forte inspiration dans la légende de Black Annis qui présente une sorcière mangeant la chair humaine et où un très grand chêne marque l’entrée de son repère. Nous voulions ancrer notre sorcière dans la nature. Il nous fallait reprendre un peu nos histoires préférées. Tous les enfants ont grandi avec cet arbre terrifiant près de leur domicile.

HQ: Votre reproduisez plusieurs moments clés d’Hitchcock, mais certains de vos thèmes secondaires sont aussi parmi ceux qu’il utilisait. Pouvez-vous nous en parler?

PB: Nous adorons Hitchcock et Rear Window est l’un de nos films préférés et ça paraît dans le film. Nous aimons aussi la musique de Bernard Herrmann. Plusieurs passages trouvent aussi inspiration dans Psycho et nous en sommes très fiers. L’évolution narrative dans les films d’Hitchcock est toujours intéressante et présente souvent des fins ouvertes. À la fin, on se demande souvent ce qui se passera ensuite. Nous avons tenté de le faire.

The Wretched film

HQ: Une fin ouverte peut aussi vouloir dire une suite possible, non? Vous avez d’autres projets?

PB: Nous aimerions beaucoup faire une suite. Il faut voir avant l’accueil de celui-ci. Éventuellement, nous aimerions faire un film de loup-garou également. Il y en a eu beaucoup, mais offrir notre version est quelque chose que nous aimerions définitivement faire.

[NDLR: La prochaine question contient des divulgâcheurs. Nous vous conseillons de l’éviter si vous n’avez toujours pas vu le film!]

HQ: Je voulais justement vous parler d’Hitchcock, puisqu’il a utilisé dans son film Stage Fright un faux flashback pour tromper le public. Vous reprenez un peu ce concept dans The Wretched. Hitchcock avait perdu une partie de l’audience avec ce procédé pourtant génial. N’aviez-vous pas un peu peur?

PB: On l’est toujours un peu. Est-ce qu’on donne trop d’indices ou pas assez? Nous avons faits des visionnements avec nos amis et avec des cinéastes d’horreur pour avoir leur avis. On voulait que rien ne soit confus. On a donc remanié le montage et nous étions ouverts si quelqu’un mentionnait avoir un problème avec un élément. On aime l’idée que notre film est une sorte de cube Rubik. Est-ce un vrai flashback ou un souvenir transformé? Et tu sais, plusieurs films sont trahis déjà quand sortent les bandes-annonces qui en disent souvent trop. Les cinéphiles en ont vu d’autres. Ils sont brillants et ils adorent assembler les détails qu’ils perçoivent.

On souhaitait aussi donner au film cette ouverture vers un second visionnement. Il n’y a pas tant de détails, mais on souhaitait qu’une deuxième écoute soit tentante.


Nous encourageons donc les fans à communiquer leur appréciation du film et souhaitons la meilleure des chances à The Wretched lors de sa tournée des festivals.

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