Comment préserver l’innocence de nos enfants dans un monde où la mort rôde? Jusqu’à quel point peut-on protéger notre progéniture de la réalité à l’ère d’internet et de Donald Trump? La figure du mort-vivant est une métaphore très malléable et les cinéastes sont toujours prêts à l’interpréter de nouvelles façons. Dans Little Monsters, les zombies incarnent toutes les vérités et les dangers qu’on préférerait que nos gamins ignorent.
Le film rate toutefois l’occasion de se pencher en profondeur sur ces thèmes. Il préfère mettre l’accent sur l’arc de rédemption d’un fainéant sans ambitions, dans la bonne vieille tradition de Shaun of the Dead. Le produit fini est un film un peu naïf et schématique, mais aussi très drôle et touchant.
Le fainéant en question, Dave (Alexander England), refuse toutes responsabilités et dort sur le sofa de sa soeur (Kat Stewart). C’est en accompagnant son neveu à l’école qu’il fait la connaissance de Miss Caroline (Lupita Nyong’o), une prof lumineuse dont il s’éprend. Pour la conquérir, il joue au parent-accompagnateur dans une sortie scolaire qui ne sera pas de tout repos: à quelques kilomètres de là, un dépôt de l’armée est à la source d’une épidémie de zombification. Quand les cadavres ambulants envahissent la fermette où ils se trouvent, Dave et Caroline font tout pour que les enfants ne réalisent pas qu’ils sont en pleine apocalypse. À l’image du Roberto Begnini de La Vita e Bella, l’institutrice choisit de transformer une situation potentiellement mortelle en un grand jeu… de tag.
Avec son humour, le cinéaste Abe Forsythe (Down Under) n’hésite pas à cueillir les fruits des branches les plus basses. Sa réalisation hystérique et son sens de la comédie visuelle aident à donner un bon rythme de croisière au film, ponctué de sympathiques chansons au ukulélé.
Les gags reposent davantage sur la vulgarité et ce que les enfants devraient ou ne devraient pas voir que sur les meurtres de zombies, bien que le dernier droit nous réserve quelques belles surprises à ce niveau. À l’étonnement de personne, Lupita Nyong’o vole le spotlight dans chacune de ses scènes. Josh Gad incarne un populaire animateur d’émissions pour enfants dont le caractère dérangé se révèle en situation de crise. Ses excès représentent parfaitement le film: ça passe ou ça casse. Quelques références bien placées à Star Wars ont aussi contribué à animer la foule de Fantasia.
Le film a son lot de passages obligés. Pour l’auteur de ces lignes, le choix d’orienter l’intrigue sur la transformation psychologique d’un loser était probablement l’angle d’attaque le plus typique pour aborder une prémisse aussi sympathique que celle de Little Monsters. À la vue du film, ce personnage aurait pu être éliminé de l’intrigue. Pourquoi en est-il le centre?
Little Monsters apparaît en 2019 dans un genre qui a déjà été sillonné en long et en large. Le film fait le choix d’exister à l’intérieur de paramètres bien définis et de miser sur la qualité de son humour et du jeu de ses comédiens. Si vous avez encore des réserves de patience pour les comédies de zombies et que le genre d’humour mis de l’avant vous plaît, c’est le titre parfait pour débuter un bon marathon de films d’horreur.
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