Fantasia nous a gardé le meilleur pour la fin. Le film d’horreur psychologique The Lodge (Peur glaciale) arrivait en première canadienne cette semaine en fin de festival et les fans de Goodnight Mommy ont eu de quoi se mettre sous la dent avec cette première réalisation anglophone du duo autrichien Severin Fiala et Veronika Franz. Fun fact : la production américaine a été tournée dans nos hivers québécois, à Longueuil, plus précisément. De quoi donner encore plus la chair de poule!
Qu'est-ce qui se produit lorsque deux enfants se retrouvent coincés en pleine tempête de neige dans un chalet en compagnie de leur nouvelle belle-mère, qu'ils soupçonnent d'être un tantinet déséquilibrée? Rien de bon, croyez-nous! C'est ce que vivront Aidan (Jaeden Martell, It) et Mia (Lia McHugh, Eternals), alors que leur père doit les quitter pour travailler pendant les vacances de Noël. Sa nouvelle compagne en question présente un passé pour le moins inquiétant.
D’entrée de jeu, quelques thèmes résonnent avec le Hereditary d’Ari Aster, notamment au niveau du deuil, du sujet de la secte ainsi que de la réciprocité de la maison de poupées, mais The Lodge mise sur l’effet d’isolement (on salue The Thing au passage, mais The Shining aurait été plus juste) pour créer son malaise. La mise en scène souligne habilement la froideur de la situation avec des plans lents et rapprochés et des effets sonores de vent et de bois qui travaille dans ce chalet perdu au milieu de nulle part.
On joue très bien ici avec nos nerfs, mais avec notre tête également. Le scénario propose des retournements qui viennent brouiller les cartes et ce à quelques reprises. Qui doit-on craindre? Réalité ou délire? En tant que spectateur·trice, on se retrouve aussi dépassé par les événements que cette belle-mère, incarnée avec brio dans ce huis clos glacial par Riley Keough (Mad Max: Fury Road, It Comes At Night). À ce sujet, la performance des jeunes acteurs est également à souligner. Les pleurs de Lia McHugh viennent fendre le cœur à plus d’une reprise et Jaeden Martell, qui joue son frère, est parfait en préadolescent un brin contestataire.
Trop souvent, le passage de cinéastes talentueux du cinéma d’horreur étranger ou indépendant vers Hollywood se fait par le biais de remakes de qualité douteuse (Kevin Kölsch et Dennis Widmyer avec Pet Sematary, Neil Marshall avec Hellboy, Adam Wingard avec Blair Witch). En plus de proposer un scénario original, The Lodge reste longtemps avec nous grâce à sa finale dévastatrice. Il s’agit non seulement de l’un des meilleurs films de cette sélection 2019, mais également l’une des propositions les plus angoissantes de l’année. Frissons garantis.
Cette critique était publiée dans le cadre de l’édition 2019 du Festival international de films Fantasia.
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