À travers une multitude de conventions, et par le billet d’une kyrielles d’entrevues, le cinéaste et son équipe tentent de percer à jour cette passion que ressentent les accros à l’univers d’Evil Dead, que l’on surnomme désormais les Deadites.
The Evil Dead et ses suites fascinent, de même que la série qui a suivie et le remake paru en 2013. Un spectacle musical a aussi connu un certain succès. Ash est devenu l’antipode du héros traditionnel parce qu’il incarnait un peu ce rêve américain voulant que tout individu banal puisse devenir un héros. L’attrait principal du documentaire Hail to the Deadites n’est pas de nous prouver que cet amour pour cette série existe, mais bien de nous démontrer l’influence positive qu’a eu cette mythique franchise pour une multitude de cinéphiles.
S’il tentait de démystifier le cinéma d’horreur indépendant avec son précédent documentaire Under the Scares, Steve Villeneuve délaisse cette fois les processus de création pour basculer de l’autre côté de la caméra. Si l’approche a un air familier avec certains documentaires similaires, notamment le Trekkies de Roger Nygard, où l’engouement pour Star Trek était mis en lumière, le film de Villeneuve a l’avantage de ne jamais tomber dans l’auto-promotion camouflée. Cette absence d’engagement financier entre l’univers d’Evil Dead et le documentariste lui permet de personnaliser son approche. Paramount, ou n’importe quel autre studio, n’est pas derrière pour essayer de nous convaincre que les films de Sam Raimi peuvent changer nos vies. Après tout, il est inutile de prêcher à des convertis. Hail to the Deadites raconte l’assimilation de cette saga par des aficionados qui en sont positivement influencés, sans le mercantilisme usuel. Parions également que ce film représente l’un des bienfaits de cette bannière sur les Deadites qui l’ont tourné.
Par ailleurs, comme le veut la convention, plusieurs interventions de ces admirateurs sont extrêmement touchantes. C’est pourtant la manière avec laquelle le cinéaste réussit à dépeindre subtilement les incidences de cet amour des spectateurs sur les artistes qui donne un vent d’impact au film. Le montage alterné, qui oscille entre les témoignages des cinéphiles et celui des artistes, avance souvent des aveux surprenants. Parmi les plus orateurs les plus mémorables, Bruce Campbell nous confie plusieurs anecdotes extrêmement passionnantes. Dommage toutefois que l’équipe n’ait pas eu la possibilité de s’entretenir directement avec Sam Raimi qui, plus que quiconque, a vu sa vie transformée par ce succès. Il aurait été palpitant d’avoir sa réaction face à tant d’admiration. Cela dit, quand on constate l’inaccessibilité dont semble faire preuve le réalisateur de Drag Me to Hell, ayant même refusé une participation à la série mythique Masters of Horror, ce manque était plus que prévisible.
En résumé, Hail to the Deadites est un divertissement assuré qui nous permet de renouer avec notre amour du Necronomicon.
Signé: un vrai Deadite.
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