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[Fantasia 2020] Labyrinth of Cinema: faire un chef-d’œuvre de son testament

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Note Horreur Québec

Trois jeunes hommes se réunissent dans un cinéma pour un marathon de films de guerre qui doit marquer la dernière nuit active de cette salle avant sa fermeture. Subitement emportés par les images qui défilent devant leurs yeux, le trio déambule alors d’un film à l’autre et devra traverser différentes époques pour pouvoir revenir dans notre réalité.

Labyrinth of Cinema est un véritable miracle autant pour sa richesse que pour son existence. Après avoir reçu un diagnostic de cancer en phase terminale en 2016, il semblait impossible d’imaginer que le cinéaste Nobuhiko Obayashi (Hausu) puisse nous offrir encore deux derniers films. Hanagatami est paru en 2017 et Fantasia nous offre cette année son dernier délire. Malheureusement décédé en avril dernier, ce grand maître nous a tout de même offert un testament digne des plus grands maîtres.

Labyrinth of cinema affiche filmLa première chose dont a envie un cinéphile terminant un tel long-métrage dans le cadre d’un festival comme Fantasia, c’est de remercier les organisateurs d’avoir eu la sagesse et l’audace de nous faire découvrir un film aussi extraordinaire. Rarement a-t-on vu une œuvre aussi envoûtante, édifiante et hétérogène aux codes usuels maintenir sa cadence durant trois heures sans véritablement baisser la cadence. Le moins que l’on puisse dire du cinéaste qui nous avait jadis proposé le film d’horreur Hausu, c’est qu’il avait un grand talent.

On dit souvent que le cinéma de genre camoufle des allégories sociales et symboliques et à ce titre, le long-métrage d’Obayashi est exemplaire. Adoptant un à un tous les genres cinématographiques possibles pour mettre en lumière une violence impérialiste, Labyrinth of Cinema combine admirablement son montage frénétique aux faits historiques et aux clins-d’œil perceptibles pour tout cinéphile. Les univers décalés de ce patchwork en font un véritable chef-d’œuvre du cinéma fantastique.

Utilisant son propre langage filmique, Obayashi nous livre un panorama historique saisissant tout en parodiant la bêtise humaine. Ce labyrinthe du titre pourrait peut-être représenter la condition humaine de l’homme, le poussant à répéter sans arrêt les mêmes erreurs. Quoi qu’il en soit, ce pamphlet anti-guerre devient un véritable examen de conscience, sans jamais mettre de côté ce souci omniprésent de divertir l’audience. Le spectateur moindrement fasciné par l’histoire traverse ce tourbillon de couleurs excentriques avec un grand appétit. La composition visuelle de l’ensemble est à la fois insolite et spectaculaire et l’ensemble de la distribution se prête au jeu avec une bonne humeur contagieuse.

Labyrinth Of Cinema // Trailer

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