Lorsque que sa fille assassine un collègue de classe, un père de famille dont l’imaginaire est gonflé à bloc par les films qu’il regarde, mettra en branle une série de subterfuges pour l’innocenter.
Le réalisateur Sam Quah s’est inspiré du film indien Drishyam, datant de 2015, pour donner naissance à ce thriller d’une grande efficacité. À une époque où le mouvement #MeToo s’incruste dans les récits cinématographiques avec l’aura d’une franchise commerciale plutôt que d’un mouvement humanitaire valable, Sheep Without a Shepherd devient un véritable pamphlet dénonçant tout type d’abus de pouvoir.
Si le scénario propose quelques grosses ficelles dans son exposition des rapports de force, il faut cependant admettre que les nombreux rebondissements savent bien nous tenir en haleine. Les quelques procédés plus manipulateurs mis en branle pour générer certaines tensions se laissent rapidement ensevelir par la profusion de bonnes idées ainsi que certains dialogues truculents.
À la réalisation, Sam Quah tire très bien son épingle du jeu en manipulant avec soin les images pour générer plusieurs tensions. Il s’agit quand même d’un premier long-métrage pour le cinéaste, et nous espérons qu’il récidivera très bientôt. Sa véritable force réside, cela dit, dans sa direction d’acteurs. Portant une attention particulière aux membres de la famille, Quah propose cette tactique hitchcockienne de nous remplir d’empathie pour ce petit groupe de «faux coupables».
La distribution cinq étoiles accentue merveilleusement l’engagement du spectateur et la vétérante Joan Chen (The Last Emperor) brille particulièrement.
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