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[Fantasia 2020] Unearth: fracturation de type body horror

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3
Note Horreur Québec

Les premières mondiales se succèdent et on avait droit mardi dernier à celle d’Unearth des cinéastes John C. Lyons et Dorota Swies, vendu dans son matériel promotionnel comme un «fracking horror story» — un film d’horreur sur la fracturation hydraulique; technique très controversée d’extraction de combustibles qui détruit des régions rurales complètes. L’idée de fraction sied également plutôt bien au long-métrage, qui se sectionne en deux parties, justement lorsque la terre craque de manière violente et libère quelque chose de terrible.

Le phénomène se produit peu de temps après que George Lomack (Marc Blucas, Buffy the Vampire Slayer) flanche et décide de vendre sa terre à une compagnie d’exploitation de gaz naturel. L’homme veuf depuis peu peine à joindre les deux bouts et soutenir sa famille. Sa décision ne fait pas l’affaire de ses voisins agriculteurs, la famille Dolan, menée par la matriarche Kathryn (Adrienne Barbeau, The Fog), qui prône davantage des valeurs en lien avec l’héritage du terroir.

Unearth affiche filmLa première moitié se déploie donc davantage comme un drame où on apprend lentement à connaître les membres de ces familles et les liens qui les unissent. À cet effet, la distribution s’avère plutôt adéquate et nous livre des portraits sensibles et nuancés — à commencer par Blucas dans son rôle de père désemparé. L’ambiance est définitivement au niveau du «slow burn» alors que la photographie nous offre de magnifiques images aux couleurs terreuses de la région rurale… jusqu’à cette fameuse faille qui fait tout déraper.

Le sous-texte écologique omniprésent et les répercussions engendrées par ces forages manquent certainement de subtilité, mais dénoncent ainsi fortement une situation bien réelle pour plusieurs agriculteurs américains. Les effets spéciaux, parfois saisissants et d’autres fois moins réussis, ont l’attrait d’offrir un dessein plutôt cauchemardesque à ces familles déchirées. Ce dénouement pour le moins viscéral résonnera à juste titre chez les fans de body horror. Dommage qu’on ait toutefois voulu ajouter cet épilogue complètement inutile à l’intrigue. Le faux pas s’ajoute à une série de décisions douteuses au niveau du montage qui, d’une part, semble séparer le récit en chapitres pour la télé et de l’autre, rendent certaines scènes d’action plutôt confuses.

Malgré tout, Unearth mérite amplement son visionnement, ne serait-ce que pour son commentaire éco-anxiogène important, ou simplement pour y voir la vétérane Adrienne Barbeau en mode chien de garde — un rôle que l’actrice a incarné à plusieurs reprises déjà, mais dans lequel on se plaît à la revoir encore et encore.

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