En première mondiale et directement d’Afrique du Sud, Glasshouse, premier long-métrage de la cinéaste Kelsey Egan, était l’un des postapocalyptiques à surveiller de la sélection 2021 de Fantasia.
Une femme (Adrienne Pearce, Tremors: A Cold Day in Hell) et ses enfants vivent reclus dans une maison de verre à l’abri de l’air extérieur, maintenant vicié. Les règles de la petite famille sont assez strictes, question de conserver l’équilibre fragile des lieux. Il faut en effet produire assez de végétaux pour créer de l’oxygène pur, mais également se nourrir, et aussi monter la garde à l’extérieur pour empêcher quiconque de s’introduire. La jeune Bee (Jessica Alexander) brisera l’ordre familial en recueillant un homme blessé parmi eux.
Il est intéressant d’entrer dans une dystopie où les personnages semblent vivre au Moyen Âge, prônent un retour aux valeurs de la terre et baignent dans une ambiance sonore celtique et légère. L’emballage est peut-être différent, le contenu demeure toutefois le même. Glasshouse s’inscrit dans la tradition des thrillers à huis clos comme on en voit depuis plus de vingt ans. Une microsociété est formée à l’intérieur d’un endroit confiné, un étranger est introduit et le petit monde bascule. La question était plutôt de savoir comment on allait nous servir la recette.
Glasshouse mise sur une réalisation romantique et poétique résolument lente pour tisser son ambiance, qui verse aussi dans l’horreur folklorique au fur et à mesure qu’on découvre les rites et coutumes élaborés par les habitants de cette cage transparente. L’ennui, c’est que la mise en scène ne parvient jamais vraiment à s’élever lors de ses passages anxiogènes. On observe donc plutôt passivement le déroulement de ce récit existentiel où il devient très difficile de s’identifier à quelconque personnage. Le rendu des lieux proposé par Egan s’avère également quelques fois confus et certains dénouements font ainsi plus ou moins de sens, comme lors d’une nuit meurtrière en particulier.
On pourrait peut-être également jeter partiellement le blâme de ce manque d’enthousiasme sur Brent Vermulen, qui incarne l’étranger, davantage apte à séduire que susciter la crainte. L’homme ne parvient jamais vraiment à convaincre de quoique ce soit avec ce rôle unidimensionnel et sans véritable motivation.
Avec ses revirements peu enlevants et sa finale racoleuse qui sombre pratiquement dans le Harlequin, Glasshouse s’éternise plus qu’il ne suscite les passions.