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[Fantasia 2021] Les coups de cœur de l’équipe

Après une édition 100% virtuelle, le Festival International de films Fantasia a pu se permettre une poignée de projections en personne cette année pour célébrer ses 25 ans — à l’Impérial, où tout a débuté de surcroît — et les festivaliers s’en sont réjouis! C’était en effet un réel bonheur de revoir les visages de l’équipe de programmation, de bénévoles (on a même pu souligner les 20 ans de service de Daniel!) et des fidèles habitués pour un semblant de retour à la normale.

C’est près de 120 longs-métrages, quelques 285 courts et une poignée d’événements virtuels qui nous étaient proposés pour cette édition où les premières mondiales pleuvaient et les séances Q&A passionnantes s’empilaient sur YouTube . Si le cinéma asiatique s’est encore particulièrement démarqué cette année (on souligne au passage le magnifique Dreams on Fire de Philippe McKie!), les fans d’horreur québécois attendaient avec impatience le dévoilement du film de zombies Brain Freeze en ouverture, et le travail de l’animateur et expert en effets spéciaux Phil Tippett a été souligné à sa juste mesure.

Comme à l’habitude, les rédacteurs d’Horreur Québec ont dévoré le volet plus horrifique de la programmation pour vous offrir 30 critiques et entrevues, en plus de trois épisodes hors série de notre balado (le troisième arrive la semaine prochaine!). On vous invite à consulter l’ensemble de ces textes dans la section consacrée à notre couverture complète de Fantasia 2021.

L’équipe vous partage maintenant ses coups de coeur des dernières semaines:


Marc Boisclair

C’est toute une joute de dialogues que nous a offert l’acteur Mark O’Brien (Ready or Not) avec son premier long-métrage. En plus d’être magnifique, The Righteous entasse les performances d’acteurs.trices avec les révélations chocs, qui se gardent de nous dévoiler les ramifications de cette spectaculaire réflexion sur le deuil et la foi. Le cinéma d’horreur canadien n’aura jamais été aussi stimulant!

La famille Adams (The Deeper You Dig) nous offre cette année le meilleur film de sorcières depuis The Witch. Intime et incroyablement créatif, Hellbender place un véritable duo mère-fille (excellentes Zelda Adams et Toby Poser) au centre d’un coming of age crève-cœur des plus efficaces. Le folk horror est toujours à son apogée, et cette dernière offrande s’inscrit parmi les plus originales que le genre nous a offert dernièrement.

Impossible à décrire, Mad God de Phil Tippett est surtout une expérience qui se contemple. Le film qui aura pris 30 ans à achever — véritable descente en Enfer — nous offre un morceau d’histoire du cinéma d’animation occidental destiné à un public mature. Déroutant, excessif, psychédélique; il s’agit ni plus ni moins de l’oeuvre ultime d’un maître dans le domaine.

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Jean-François Croteau

The Night House a été un réel coup de cœur dans mon cas. J’y ai aimé cette manière de tresser l’horreur à travers le drame. L’ambiance y était formidable et plusieurs passages m’ont paru assez intenses. Le jeu tout simplement impérial de Rebecca Hall, qui porte l’ensemble du film sur ses épaules, m’a ébloui.

Mon amour pour le roman gothique anglais a été totalement conquis par Martyrs Lane, un film que certains décrivent comme trop lent, mais qui m’a personnellement charmé de A à Z. La cinéaste Ruth Platt nous immerge complètement dans la psyché de cette enfant en insistant sur des détails et en offrant une mise en scène experte. Un excellent film.

Coming Home in the Dark a été un film coup de poing qui m’a causé un malaise du début à la fin. Pendant 90 minutes, l’ensemble était presque insoutenable. J’aime le cinéma qui me dérange, et celui-ci m’a vraiment pris à la gorge. Je me promets de lire prochainement le texte néo-zélandais de Owen Marshall, sur lequel se base l’histoire. Cette dernière n’est pas sans rappeler le film Rabid Dog de Mario Bava, que j’affectionne particulièrement. Habituellement cantonné à des rôles plus fades, l’acteur Daniel Gillies est brillant. Sa composition de psychopathe est hallucinante.


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Éric Arseneault

Quel excellent trio d’acteurs on a pu retrouver dans The Righteous de Mark O’Brien (Ready or Not). Pour un premier film, l’homme impressionne avec sa réalisation tout en finesse et un scénario qui se dévoile peu à peu. Cette histoire portant sur les deuils et nos péchés fascine et pousse à la réflexion. Le cinéaste joue habilement entre le réel et l’illusion et son film se taille une place de choix dans le panthéon du cinéma canadien.

The Feast, premier film de Lee Haven Jones (Doctor Who), nous propose un souper gargantuesque et horrifique des plus réussis. Il s’agit probablement de la production qui nous a offert les plus beaux plans dans cette édition de Fantasia. Le scénario solide de Roger Williams (Bang) installe une tension tout le long de cette fable écologique jusqu’à son apogée mémorable. Définitivement l’un de mes coups de cœur cette année.

Midnight aura réussi à me tenir sur le bout de mon siège tout le long de mon visionnement. L’excellent thriller offre des moments de tension pure dans ce jeu angoissant du chat et de la souris. La scène dans la station de police m’a particulièrement marqué par son ingéniosité. On plonge en pleine danse parfaitement chorégraphiée entre une mère, sa fille et un tueur en série. Les protagonistes sont tellement attachantes qu’on ne leur souhaite aucun malheur. De la bombe pour les amateurs du genre.

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Marc-Antoine Labonté

Difficile de passer sous silence l’excellent documentaire Woodlands Dark and Days Bewitched: A History of Folk Horror de Kier-La Janisse, qui s’est immédiatement imposé comme un incontournable du genre. L’équivalent d’un cours universitaire sur l’horreur folklorique, sublimé par un montage inspiré auquel a contribué le cinéaste Guy Maddin. Vous en vouliez encore quand le générique est apparu? Severin vient d’annoncer un coffret monstre rassemblant le documentaire et vingt long-métrages qui y sont abordés.

Avec We’re All Going to the World’s Fair, Jane Schoenbrun propose une magnifique étude de caractère où brille la jeune Anna Cobb. Le macabre récit initiatique explore la relation symbiotique que l’on peut entretenir avec notre persona virtuelle. Cette prémisse d’horreur corporelle qui plairait à Cronenberg est mise en scène avec génie, brouillant la frontière entre les réalités de la protagoniste.

Pour une bonne dose de frissons et d’adrénaline, rien de mieux cette année au festival que Midnight. Cet intense thriller nocturne rappelle encore une fois pourquoi la Corée est reine du genre. Le cinéaste Kwon Oh-seung nous tient dans un état de tension permanent avec une série de péripéties sur le fil du rasoir, qui transforment un jeu de chat et de souris entre un psychopathe caméléon et une femme sourde-muette en étude sur notre refus de voir la violence faite aux femmes.

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Donald Plante

The Night House était sans doute l’un des films offrant la meilleure ambiance pour donner une belle frousse. L’histoire rappelle celle de The Invisible Man, où une femme nouvellement veuve découvre la double vie que menait son mari et subit ses manifestations invisibles. Mais ici, on se démarque en allant dans la direction du fantastique. L’intrigue et le jeu de l’actrice rendent le film très efficace.

Après l’avoir vu en tant qu’acteur dans Ready or Not, Mark O’Brien nous arrive avec son premier long métrage, The Righteous. Suite à la mort de leur fille adoptive, un couple offre le gîte à un jeune homme perdu et blessé. L’intrigue se bâtit autour des discussions de l’ex-prêtre et du jeune homme. Leur rencontre n’est en fait pas le fruit du hasard et le mystère se dévoile au fil du temps. Tourné en noir et blanc, le film surprend par la justesse des textes et du jeu remarquable des acteurs qui nous tiennent en haleine jusqu’à la fin.

The Sadness était l’un des incontournables du festival. Le récipiendaire du prix New Flesh ne pouvait nous offrir autre chose qu’un spectacle de gore extrême. Le film ne se démarque pas par son histoire que l’on connaît tous, mais plutôt par sa réalisation et ses scènes chocs. Enfin un film qui tente de repousser les limites de l’horreur! On a eu beaucoup de drames, de comédies, de films d’auteur, et ça faisait du bien de voir une œuvre casser la baraque à Fantasia. Les infectés ne sont pas que des écervelés qui tuent; ils sont lucides, vulgaires et sadiques. On ne s’ennuie pas une seconde.

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