Six ans après le très percutant They Look Like People, le cinéaste Perry Blackshear est de retour (virtuellement) à Fantasia avec son plus récent When I Consume You en grande première mondiale. Tourné de manière très intime dans les rues de Brooklyn en compagnie de l’équipe de ses deux premiers films (aussi The Siren) ainsi que par l’actrice Libby Ewing, l’homme mentionne qu’il s’agit de son film le plus sombre jusqu’à maintenant.
Elle est battante et téméraire. Lui a de la difficulté à attacher ses souliers. Mais lorsqu’un mystérieux rôdeur empoisonne leurs vies, Daphne et Wilson, frère et soeur soudés qui ne l’ont pas eu facile, devront se retrousser les manches encore plus qu’à l’habitude et répliquer s’ils ne veulent pas perdre leur humanité.
Avec sa réalisation résolument lugubre et crade, When I Consume You se regarde certainement comme un cauchemar éveillé. En effet, la caméra nerveuse à l’épaule, le montage sec et les ruelles humides des lieux mettent bien en évidence la détresse des personnages de ce film plutôt intimiste, qu’on pourrait qualifier de slow burn.
Daphne (Ewing) et Wilson (Evan Dumouchel, They Look Like People, Doctor Sleep), très investis, incarnent ce duo de frangins avec justesse et nous font sympathiser avec leur situation. On aurait préféré approfondir davantage cette relation plutôt que suivre la tangente fantastique qu’emprunte le récit, qui fonctionne beaucoup moins.
When I Consume You propose bien certains flashs ingénieux pour représenter le surnaturel (cette main qui bloque l’accès au téléphone), mais perd quelque peu le spectateur en s’enfonçant dans le mystique. Il faut dire que cette préparation à la Rocky et ces séries d’assauts physiques ne font pas grand sens avec le sujet qu’on tente d’aborder. Par ailleurs, cette histoire saugrenue quant aux origines du mal se greffe plutôt difficilement à l’ensemble et manque de substance.
Au final, on saisit bien où cette métaphore un peu trop littérale veut en venir et si When I Consume You mise droit dans le mile au niveau du style, le propos brouillon manque tristement de conviction.
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