Le cinéma d’horreur canadien regorge de perles qui peinent souvent à avoir la moindre visibilité face aux productions américaines. Il est toujours intéressant de farfouiller à travers le guide de Fantasia pour y dénicher ces films. La présentation en première mondiale de Dark Nature (Nature sauvage) devenait donc indispensable pour plusieurs festivaliers.
Après s’être arraché à un mari violent, Joy accepte de suivre son amie spirituelle avec trois autres femmes dans une retraite dans les rocheuses canadiennes. Voilà que la randonnée devient fort inquiétante alors que les participantes font d’étranges découvertes et qu’elles ont bientôt l’impression d’être suivies.
Dark Nature est un premier film fort intéressant pour la cinéaste canadienne Berkley Brady. Le scénario, signé également de sa main, propose une trame extrêmement conventionnelle dans la lignée de Deliverance et ses énièmes reprises. Difficile aussi de ne pas faire de lien avec le sublime The Descent, duquel le film emprunte un grand nombre d’éléments. Comment ne pas sourciller également en constatant l’utilisation superficielle des questions indigènes que survole à peine le récit?
Pourtant, en donnant une dimension métaphorique à l’entité maléfique, Brady pose certaines questions pertinentes sur la peur tout en insérant un vent de fantastique dans le récit. Par ailleurs, on ressent cette insistance de ne jamais faire de l’héroïne une victime au sens premier du terme. Cette donnée alterne un peu les conventions habituelles, puisqu’avant même les assauts du monstre, on nous montre la force de caractère de Joy lorsqu’elle questionne la justesse de la thérapie dans laquelle elle vient de s’embarquer.
La réalisation se focalise sur le développement de ses personnages. La caméra les scrute pour y souligner le moindre embryon d’une émotion. La multitude de plans aériens des Rocheuses d’Alberta crée un climat plus intimiste tout en soulignant l’isolement de ces femmes. Toutefois, certains passages manquent de fluidité, comme si la mise en scène hésitait sur le ton à adopter. Plusieurs scènes horrifiques manquent d’énergie et n’effraient pas suffisamment.
De leur côté, les actrices livrent toutes des performances électrisantes qui donnent au film de très beaux passages. Au final, Dark Nature n’est pas aussi envoûtant qu’on l’aurait souhaité, mais demeure une première œuvre qui mérite qu’on s’y attarde.
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