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[Critique] « Megalomaniac » : meurtres en famille

Quatrième long-métrage du réalisateur Karim Ouelhaj, Megalomaniac remue noirceur et violence sur fond de ruralité industrielle belge. 

Le film suit l’histoire de Martha (Eline Schumacher), qui vit recluse avec son frère Félix (Benjamin Ramon) dans une grande maison décrépie. Leur étrange quotidien repose, suivant le protagoniste, sur le travail ménager à l’usine ou le démembrement d’inconnues. Un rythme qui va être bouleversé par une série d’horribles évènements et le réveil de Martha à son héritage.
megalomaniac poster

Megalomaniac prend pour point de départ un drame dont toute la Belgique se rappelle: dans les années 1990, une personne semait sur les bords de routes des cadavres de femmes découpés en morceaux et emballés dans des sacs poubelles. Le Dépeceur de Mons, comme le surnommait la presse, n’a jamais été retrouvé. Une affaire sordide dont Karim Ouelhaj s’empare pour exorciser un traumatisme national dans une expression bizarre et violente.

Oscillant entre réalisme cru et fantasmagorie surréaliste, Megalomaniac plonge au cœur d’un sujet épineux, celui de la répétition et de l’omniprésence de la violence masculine et patriarcale. Un exercice difficile qui est porté avec talent par Eline Schumacher, interprétant un rôle complexe, à vif.

Outre cette incroyable performance, c’est dans une superbe cinématographie que Megalomaniac trouve sa pleine expression (travail de François Schmitt). Les images attisent le sublime, dans une esthétique qui emprunte au religieux. Les plans sont cadrés au millimètre près pour mieux jouer sur les limites de notre vision. De courtes et superbes séquences à la fois surréalistes et expérimentales rythment la narration, imprégnées par une musique presque mystique (Gary Moonboots et Simon Fransquet). Ce sont ces moments qui lient et donnent du souffle au film et qui nous poussent à poursuivre un récit qui souffre de certaines longueurs. Car, justement, l’histoire de Martha, de ses fantasmes, de ses visions et de sa vengeance aurait mérité de prendre encore plus de place dans l’ensemble.

Cette critique était publiée dans le cadre de l’édition 2022 du festival Fantasia.

Megalomaniac est disponible sur:
Note des lecteurs58 Notes
Points forts
Les séquences fantasmagoriques et mystiques
La musique
Eline Schumacher (Martha)
Points faibles
Pas assez de séquences fantasmagoriques et mystiques
Quelques longueurs
3.5
Note Horreur Québec

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