Le cinéma du cinéaste Robert Eggers a donné envie à plusieurs cinéastes de tenter leur chance à proposer des légendes folkloriques, mais il faut bien admettre que très peu possèdent son talent. Cela dit, nos attentes pour Moloch venaient du fait que les courts-métrages du cinéaste néerlandais Nico van den Brink étaient des plus savoureux.
Bétriek est une jeune veuve qui vit avec sa fille et ses parents dans une maison située dans la campagne néerlandaise. Suite à la visite et à l’attaque inquiétante d’un homme qui travaille sur un site de fouilles, la jeune femme se met à soupçonner que des forces occultes soient de la partie.
Moloch est un film d’horreur folklorique qui tente d’avoir une résonance pour son peuple en plus de piquer la curiosité des étrangers. À ce titre, le premier long-métrage de Nico van den Brink réussit d’une certaine manière à tenir son pari. Le scénario prend le temps nécessaire pour développer les personnages, et plusieurs éléments secondaires deviennent très captivants. C’est notamment le cas de ce mystérieux itinérant que l’on surnomme «bag man», et qui se met à creuser un trou avant d’y laisser sa peau.
Seulement l’exploration de la légende racontée manque de punch, et la trame demeure beaucoup trop classique. On y retrouve plusieurs clichés et l’ensemble pâlit lorsqu’on le compare aux oeuvres plus complexes et sensibles du cinéma d’horreur folklorique des dernières années. Le spectateur qu’on a hissé sur la pente du suspense avec certaines données en ouverture en vient vite à se lasser du spectre et de ce qu’il occasionne.
La réalisation est techniquement assez réussie, autant par la manière de tisser une ambiance que dans la direction d’acteur. Cela dit, les scènes d’horreur que le cinéaste met en scène semblent un peu périmées et très prévisibles par rapport à tout ce que l’on peut voir aujourd’hui. Il devient donc impossible d’y ressentir le moindre frisson.
L’interprétation demeure toutefois solide et nous permet de reconnaître le talent de l’actrice Sallie Harmsen dans un premier rôle qu’elle défend à merveille.
Au final, Moloch échoue à matérialiser ses ambitions et ses promesses à la manière qu’on l’espérait.
Moloch arrive en exclusivité chez Shudder le 21 juillet prochain.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.