Il est toujours intéressant de regarder ce que contient la section Documentaires de la marge lors de chaque édition de Fantasia. Cette année, les fans pourront y découvrir Orchestrator of Storms: The Fantastique World Of Jean Rollin proposant un regard sur l’œuvre de ce cinéaste pour le moins marginalisé.
À travers une série de témoignages et d’extraits de ses films, les cinéastes Dima Ballin et Kat Ellinger tentent de souligner l’importance du cinéaste Jean Rollin qui n’a jamais fait l’unanimité autant chez les amateurs d’horreur que chez les critiques.
Orchestrator of Storms est un documentaire peut-être un peu trop conventionnel dans sa forme pour réactualiser adéquatement un cinéaste que l’on dit mal-aimé. C’est-à-dire que si l’usuelle biographie que l’on dresse nous fait apprécier l’homme, très peu d’éléments nouveaux sauront susciter l’intérêt des détracteurs de son travail. On ressent la colère de certains intervenants face à la réception de ses films, mais aucun n’argumente assez rigoureusement pour que l’on accepte cette idée que l’œuvre de Rollin puisse avoir la valeur de celle de Bava ou même de Godard, ce que l’on sous-entend.
Pourtant, la passion de certains répondants qui discutent de scènes mémorables et de certains artistes avec qui il a travaillé suffit à fasciner le spectateur. Comme si, peu importe la valeur que l’on donne à son œuvre, on en vient à accepter que le personnage fut unique. Parmi ces derniers, il est impossible de ne pas souligner les propos délicieux de Brigitte Lahaie (Vibrations Sensuelles) et de Kier-La Janisse (Woodlands Dark and Days Bewitched: A History of Folk Horror).
Au final, si ce documentaire échoue à montrer la filmographie d’un mouton noir sous un meilleur angle, on réussit tout de même à dresser un portrait élégant et tendre de cet érudit incompris.
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