La performance impressionnante de Rebecca Hall dans The Night House a certainement attiré plusieurs spectateurs à la représentation de son dernier film, Resurrection, réalisé par Andrew Semans, puisque la salle était comble lors de la projection à Fantasia la semaine dernière.
Margaret (Rebecca Hall), femme d’affaires épanouie et mère d’une fille à l’aube de l’âge adulte, mène une existence routinière et en apparence sans difficulté, jusqu’à ce qu’un visage connu et hostile fasse son apparition dans une conférence. David (Tim Roth) est de retour dans sa vie après 22 ans d’absence pour lui faire revivre ses traumatismes du passé, et malgré les menaces de Margaret, il n’est pas prêt à abandonner sa proie une seconde fois.
Lorsqu’on a la chance de travailler avec des acteurs au talent exceptionnel, il est impératif de le mettre en valeur, et Andrew Semans a compris ce principe. La réalisation est simple et sans artifice, mais la technique est irréprochable et prend le temps de montrer l’évolution psychologique des personnages à l’aide de gros plans et de jeux de lumière. Le plan fixe sur Margaret lors d’un monologue dans lequel elle raconte son passé particulièrement sordide rappelle une pièce de théâtre. Rebecca Hall livre une performance viscérale du début à la fin, tantôt en subtilité, tantôt avec éclats. Évidemment, ce serait criminel de ne pas mentionner également le jeu remarquable de Tim Roth (The Hateful Eight), terrifiant dans son personnage de l’homme contrôlant et chez qui le sourire ne rejoint jamais le regard.
L’histoire de la femme qui réussit et que l’on voit tranquillement sombrer dans une spirale infernale n’est pas unique. D’ailleurs, plusieurs parallèles peuvent être faits avec le récent Saint Maud, et la maladie mentale est un thème qui est aussi fortement présent dans Resurrection. Cependant, les éléments touchants à la violence conjugale, le délire de l’antagoniste et le passé qu’il partage avec la protagoniste sont choquants au point de l’absurdité, sans que l’ambiance laisse place à la rigolade, à quelques exceptions près. La situation dans laquelle se trouve la fille de Margaret, coincée avec une mère qui perd le contrôle, s’avère anxiogène et claustrophobe. L’horreur psychologique déroute le spectateur et atteint finalement son comble dans une scène finale sanglante et douloureuse, avant une conclusion amère et troublante.
Andrew Semans signe ainsi une œuvre absolument incontournable pour les amateurs du genre. Ceux qui auront manqué la projection de Fantasia pourront le visionner en vidéo sur demande dès le 5 août.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.