Blackout est le tout nouveau film du polyvalent Larry Fessenden. Autant acteur, producteur que scénariste, l’artiste est devenu une figure iconique du genre horrifique. Plusieurs s’amusent à le voir jouer, ou faire un cameo dans certains films d’épouvante, alors que d’autres apprécient sa signature sociopolitique en tant que réalisateur. Après le très réussi Depraved, nous avions hâte de découvrir son nouvel opus.
Alors qu’il tente de s’adapter à sa condition récente de loup-garou, Charley Barrett, un artiste peintre, souhaite faire arrêter les projets d’un promoteur véreux en utilisant des documents qu’il a trouvés dans les affaires de son défunt père. Par ailleurs, l'homme commence à avoir des flashbacks de certains meurtres qu’il a commis et dont il est moins fier. Ces crimes seront très vite attribués à un travailleur latino qui, de par ses origines étrangères, deviendra le bouc émissaire de choix dans une ville conservatrice.
Comme plusieurs films réalisés par le cinéaste, Blackout s’intéresse autant aux métaphores sociales transportées qu’au monstre meurtrier qu’il met en scène. Comme il le fait souvent, son scénario carbure avec un thème connu qu’il s’amuse à remodeler. On peut facilement y voir une relecture moderne de The Wolfman de George Waggner. Le maquillage du loup lui laisse une apparence humaine, les gitans du film original sont transformés en travailleurs étrangers et l’utilisation sémantiquement motivée du nom Talbot (en référence au personnage de Larry Talbot de The Wolfman) ne fait que souligner davantage l’inspiration. Mais Blackout est avant tout l’histoire d’un homme œuvrant en solitaire pour améliorer le monde dans lequel il vit.
Bien sûr, les spectateur·trice·s auraient souhaité un peu plus de meurtres et de tension. On aurait voulu avoir peur ou encore être rivés sur nos sièges. Il n’en demeure pas moins que plusieurs thèmes y sont abordés avec finesse et l’histoire demeure habilement menée par son réalisateur. Fessenden est entièrement conscient de son faible budget, et sa direction d’interprètes, qui jouent avec la conviction voulue, est dans le ton de la production.
Au final, à défaut de nous trouver devant un film de loup-garou terrifiant, Blackout demeure un très bon divertissant. On aime y déceler les hommages et y reconnaître certains visages mythiques du cinéma d’horreur.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.