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[Fantasia 2023] Suitable Flesh: un sexy et inventif psycho-thriller horrifique

AVERTISSEMENT: dans cette critique on-ne-peut-plus passionnée, le rédacteur s’est solidement gâté en lâchant tout plein de noms de famille de cinéastes d’exception (ou name-dropping, dans la langue de Stuart Gordon), parce que le méritait pleinement ce très bon long. Non, pas besoin de prénoms (si tu sais, tu sais).

D’emblée, on peut vous rassurer: avec le fort réussi thriller horrifique Suitable Flesh, le réalisateur Joe Lynch (Wrong Turn 2, Mayhem) a gagné son pari, tel que promis, en rendant magnifiquement hommage à la filmographie du grand Stuart Gordon (1947-2020), que Fantasia avait par ailleurs honoré il y a quelques années. D’abord, car il a réuni plusieurs collaborateur·trice·s de longue date du regretté réalisateur. On parle du scénariste Dennis Paoli, du producteur Brain Yuzna et de l’actrice Barbara Crampton (également coproductrice), de même que des acteurs Graham Skipper (Re-Animator: The Musical) et Chris McKenna (King of the Ants) dans de sympathiques rôles secondaires.

De plus, le long-métrage est basé sur la nouvelle The Thing on the Doorstep de H.P. Lovecraft, un auteur que Gordon a adapté au cinéma à maintes reprises, notamment avec Re-Animator, From Beyond et Castle Freak, qui mettent tous en vedette l’impériale Crampton et les scénarios de Paoli. Présenté en première canadienne à Fantasia le week-end dernier (en présence de Lynch et du compositeur Steve «Zombi» Moore), Suitable Flesh raconte une riche histoire à tiroir. Qui plus est, sa tête d’affiche est nulle autre qu’Heather Graham (Twin Peaks, Scream 2, From Hell), qu’on n’avait pas vu dans un film de genre depuis bien trop longtemps!

Dre Daniela Upton (Crampton, magnifique) tente de comprendre ce qui est arrivé à son amie, Dre Elizabeth Derby (Graham, investie), internée depuis peu avec ce qui semblent être de graves troubles psychologiques. En fait, c’est depuis qu’Asa (Judah Lewis), un jeune homme perturbé, débarqua dans sa clinique pour obtenir de l’aide, se sentant menacé par son père Ephraim (Bruce Davison; Willard 1971, Kingdom Hospital, The Lords of Salem). S’en suivra un déstabilisant jeu de rôle schizophrénique (et érotique) qui emportera tout ce beau monde, de même qu’Edward, le mari de Liz (Johnathon Schaech; Quarantine, Laid to Rest), dans un brutal vortex où personne ne sortira indemne.

Pour les fans de Gordon (mais pas que)

Suitable Flesh affiche film

Tel que mentionné plus haut, l’esprit de Gordon hante le long-métrage d’un bout à l’autre, grâce – bien évidemment – à ceux et celles qui l’ont bien connu, mais aussi de par sa trame sonore rappelant celle de Richard Band, ainsi qu’à de subtils clins d’œil à des scènes clés de la film du célébré (on vous laisse la surprise). Sans oublier que le récit se déroule au Miskatonic Medical School (oui, on retourne à la morgue), alors que le générique stipule qu’il est «filmé en CthulhuScope» et dédié au réalisateur de Dagon.

Au menu, on retrouve des voyages astraux (mais pas trop), un mystérieux grimoire style Necronomicon, de bien tranchants couteaux, du gore à foison, de la possession/transformation (aussi douloureux que dans certains films Landis, Dante et Lyne), du sexe à la Verhoeven, de l’ultra-violence, un t-shirt de Faith No More*, du vertige et même des solos de sexy saxo! Tant dans la structure temporelle qu’au niveau de sa narration en mode littéraire, chapeau à Paoli pour son scénario sans temps mort et parfaitement rétro. Perso, votre scribe estime que c’est l’un des meilleurs films de type «body switch», grâce à son traitement contemporain et plutôt habile de sujets intemporels comme la quête identitaire et les enjeux de santé mentale.

Les cinéphiles les plus pointu·e·s se régaleront également de tous ces plans foutrement inspirés qui ponctuent le film, que ce soit à l’aide d’une caméra des plus dynamiques (des points de vue inventifs, des mouvements qui étourdissent), que de son montage et de ses transitions aussi funs que geeks. En prime, vous aurez droit à la plus originale utilisation d’une caméra de recul de l’histoire du cinéma (!).

Bref, Suitable Flesh, c’est un long métrage qui saura plaire autant aux fans de Gordon qu’à toutes celles et ceux adorant l’Horreur avec un grand H, de Carpenter à Raimi et Argento, en passant par De Palma et Romero. Bravo Joe, t’as fait du maudit beau boulot!

* Plus de détails dans le prochain épisode du balado Métal Maniaques, mettant en vedette Lynch!

Note des lecteurs5 Notes
Pour les fans...
de réalisation inventive (pensez au meilleur de Raimi et de Palma)
de concepts éclatés mêlant horreur cosmique et thriller érotique
de Stuart Gordon (Re-Animator, From Beyond, Dagon, Stuck, etc.)
4
Note Horreur Québec

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